Avant Vivatech, la France et l’IA à l’Élysée

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Le salon de l’innovation technologique VivaTech a ouvert ses portes à Paris ce 22 mai. La veille, le président de la République Emmanuel Macron a réuni les grands acteurs de l’IA à l’Élysée pour vanter la capacité de la France « d’être un des pays champions de l’IA ».

Un petit tour à l’Élysée, avant VivaTech

Emmanuel Macron s’est envolé hier soir vers la Nouvelle-Calédonie, en proie à des émeutes liées à un projet de loi constitutionnelle très contesté sur le corps électoral. Avec ce déplacement surprise, le président de la République ne pourra pas être au rendez-vous de VivaTech. L’Élysée a tout de même profité de la présence du monde de la Tech à Paris, pour organiser prises de parole et tables rondes sur l’IA, au Château, en présence du président.

Outre VivaTech, l’actualité s’y prête. Le jour même a été annoncée une levée de fonds de 220 millions de la start-up H, fondée entre autres par des Français issus de Google DeepMind. En parallèle, à l’autre bout de la terre, se tient à Séoul un sommet sur l’IA. Emmanuel Macron y est intervenu par visioconférence.

Il a profité de cette occasion pour esquisser les contours du prochain sommet qui se tient à Paris en février 2025 après Londres et Séoul. Anne Bouverot, coprésidente de la commission de l’IA, est chargée de l’organisation. Une rencontre entre partenaires doit être organisée à cet effet le 28 mai pour dessiner un agenda pour ce « Sommet pour l’action de l’IA ».

Après les prises de paroles de Yann Le Cun, chef scientifique de l’IA chez Meta, Robin Lee fondateur et directeur général de Baidu, Arthur Mensch, co-fondateur et directeur général de Mistral ou encore Maurice Levy, dirigeant de Publicis, le groupe derrière VivaTech, et bien d’autres encore, Emmanuel Macron a exposé la stratégie française sur l’IA.

Emmanuel Macron expose en cinq points sa stratégie en matière d’IA

Il a mis en avant cinq grands domaines pour donner à la France les moyens de ses ambitions dans l’IA&nbsp: « les talents, l’infrastructure, les usages, l’investissement et la gouvernance ». Le président de la République a notamment repris des propositions énoncées dans son discours de VivaTech l’année passée ou du rapport de la Commission de l’IA de mars.

Dans les détails, cette stratégie passe par 400 millions d’euros supplémentaires pour financer 9 pôles d’excellence avec pour but de former 100 000 personnes à tous les métiers de l’IA et notamment de favoriser la formation des femmes dans le secteur.

Pour les infrastructures, le président reconnait « énormément de défis », mais juge que des avantages sont insuffisamment exploités, en l’occurrence l’énergie bas carbone (nucléaire). L’énergie propre est avidement recherchée par les entreprises et géants du numérique engagé dans une course aux centres de données spécialisés dans l’IA. Un argument pour en faire venir dans l’Hexagone. Le président a également évoqué les supercalculateurs ou les semi-conducteurs avancés dont il faut renforcer, voire introduire en Europe.

Sur les usages, il est question de donner au Conseil national du numérique une mission « d’acculturation des citoyens » à l’IA, via un financement de 10 millions d’euros. Le but est d’éviter « une forme de défiance de la société à l’égard de la société ». Les administrations, les services de l’État doivent aussi expérimenter plus largement l’IA, de préférence en se tournant vers des start-up françaises.

Sur le financement, le président à rappeler les 2 milliards d’euros venant de France 2030, qui ont vocation à doubler ou le plan Tibi 2. Le président a aussi préfiguré un futur fonds d’investissement, soutenu à un quart par l’État, pour aider les secteurs moins financés liés à l’IA.

Il a au passage regretté, sous les rires de son public, « nous sommes le continent qui régule le plus » plutôt que d’investir. Emmanuel Macron a pourtant salué l’AI Act, qui s’apprête à être inscrit au journal officiel de l’UE, après avoir beaucoup oeuvré à en limiter la portée, « je pense que nous avons un socle qui est là, et comme il est là il est bon » a lâché le président devant le commissaire européen Thierry Breton, ajoutant, « voyez comme je suis pragmatique ».

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