le chef de l’Etat s’appuie sur l’histoire pour « retrouver du commun »

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A peine refermé le « temps un » des commémorations des 80 ans de la seconde guerre mondiale, celui de « la Résistance comme une forme de résilience », entamé autour de l’hommage à Jean Moulin en 2023 et clos avec l’entrée de Missak et Mélinée Manouchian au Panthéon, le 21 février 2024, Emmanuel Macron ouvrira, dimanche 7 avril, « le temps deux », celui de « la Libération comme la renaissance du pays ». Dans le massif des Bornes, en Haute-Savoie, le président de la République rendra d’abord hommage aux maquisards du plateau des Glières, que l’armée allemande entreprit d’éliminer fin mars 1944. Puis se rendra à Izieu, dans l’Ain, pour honorer la mémoire des quarante-quatre enfants juifs raflés par la Gestapo de Lyon, le 6 avril 1944, déportés et assassinés à Auschwitz.

Ce double déplacement n’est que la première étape d’une longue série de commémorations, qui rempliront l’agenda présidentiel jusqu’aux premiers frimas. Le chef de l’Etat célébrera les résistants de l’intérieur et des maquis dans le Vercors, le 16 avril ; puis la Résistance marseillaise, le 8 mai, qui marque la fin de la seconde guerre mondiale… et l’arrivée de la flamme olympique dans la cité phocéenne ; le débarquement des forces alliées les 5, 6 et 7 juin en Normandie, point culminant des commémorations, à la veille des élections européennes ; il assistera, le 7 juillet, au traditionnel hommage rendu à Georges Mandel, ancien ministre de l’intérieur persécuté par les nazis et assassiné par la Milice ; il honorera les combattants venus de l’étranger sur les plages du débarquement de Provence, aux alentours du 15 août ; fêtera la Libération de Paris, le 25 août dans la capitale ; et enfin celle de Strasbourg, le 23 novembre.

Début 2025, Emmanuel Macron ouvrira un « troisième temps » de ces commémorations, celui de « la reconnaissance de la France dans le concert des nations », annonce déjà l’Elysée. Un déploiement mémoriel qui fait dire au député (MoDem) des Hauts-de-Seine Jean-Louis Bourlanges que la « veine commémorative du président de la République est sans doute la plus féconde ».

Avalanche d’hommages

Avant même son élection, Emmanuel Macron était résolu à faire de la « réconciliation des mémoires » une marque distinctive de son mandat. « Le passé, toujours, brûle notre époque, et le présent est gros de ce qui a été », énonçait, le 1er mai 2016, sur le parvis de la cathédrale d’Orléans, le ministre de l’économie de François Hollande, venu rendre hommage à Jeanne d’Arc. Sept ans plus tard, l’historien Jean Garrigues croit déceler « une jouissance de ces événements mémoriels » chez l’ex-assistant du philosophe Paul Ricœur – auteur de La Mémoire, l’Histoire, l’Oubli (Seuil, 2000) , ou à tout le moins « un goût personnel » pour ces cérémonies compassées.

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