« Emmanuel Macron n’a jamais privilégié la discrétion dans ses rapports avec le football »

Date:

C’est une tradition, le président de la République assiste à la finale de la Coupe de France de football. Mais, sans doute parce qu’Emmanuel Macron est omniprésent médiatiquement sur de nombreux autres terrains, certains passionnés le voient comme un voisin qui s’invite au match ou un collègue qui ne vous laisse pas d’autre choix que de parler ballon devant la machine à café.

Samedi 25 mai soir à Lille, avant la finale entre le Paris Saint-Germain et l’Olympique lyonnais (2-1), comme l’année précédente, Emmanuel Macron a été contraint de renoncer à ses habitudes, en s’écartant du protocole de la présentation des joueurs au chef de l’Etat. La scène, qui se déroule généralement sur la pelouse, a eu lieu dans les couloirs du stade, pour les seules caméras, afin d’éviter une bronca du public.

Avant lui, Valéry Giscard d’Estaing (1978) ou François Mitterrand (1983) avaient déjà fait les frais de huées. Plus tard, François Hollande ne souscrira pas au rituel durant son mandat (2012-2017). En mai 2009, Nicolas Sarkozy, qui devait sécher la finale Guingamp-Rennes, s’y était finalement présenté. Il avait donné une interview depuis les coulisses du Stade de France… pendant la présentation, l’esquivant ainsi. Trois ans plus tard, une arrivée après le coup d’envoi ne lui avait pas évité une bordée de sifflets lors de la remise du trophée.

Une relation mise en scène

On pourrait voir dans l’évitement d’Emmanuel Macron une preuve de l’irrespect des fans de ballon rond plutôt qu’un énième symptôme de la crise républicaine. Mais même pour le match d’ouverture du Mondial de rugby, le 8 septembre 2023, une assistance qu’on aurait jurée plus clémente à l’égard du macronisme l’avait chahuté.

Lire aussi (2022) | Article réservé à nos abonnés Coupe du monde : quand les présidents de la République entrent en jeu

N’excluons pas que le public du football soit encore plus irrité par ce chef de l’Etat. Et pas seulement pour avoir maintes fois éternisé le protocole de la Coupe de France, à coups de regards pénétrés, de palpations amicales et de dialogues inexplicablement étirés malgré leur minceur (« Ça va ? », « Bon match ! »).

Car Emmanuel Macron n’a jamais privilégié la discrétion dans ses rapports avec le football. Arrière gauche dans l’équipe de l’ENA, il s’est reconverti en milieu récupérateur. Lors de la campagne 2017, il se met en scène en supporteur de l’Olympique de Marseille, dont il visite le centre d’entraînement une fois élu. Ce sera son côté peuple.

Le pic de cette relation est atteint le 15 juillet 2018, avec une finale de la Coupe du monde lors de laquelle il s’est placé au centre du jeu, depuis sa célébration d’un but dans la tribune officielle, immortalisée par une fameuse photo, jusqu’à son omniprésence lors de la remise du trophée puis des célébrations dans le vestiaire.

Il vous reste 42.84% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Share post:

Subscribe

spot_imgspot_img

Popular

More like this
Related