Le Nigeria ralenti par une grève illimitée sur fond de crise économique

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Ecoles fermées, vols internes annulés, pannes d’électricité… Une grève illimitée a démarré lundi 3 juin au Nigeria à l’appel des syndicats après l’échec des négociations avec le gouvernement pour un nouveau salaire minimum, dans un contexte de grave crise économique.

Les principaux syndicats, le Congrès du travail du Nigeria (NLC) et le Congrès des syndicats (TUC), ont exhorté les travailleurs à ne pas aller au travail après que le gouvernement a refusé d’augmenter le salaire minimum au-delà de 60 000 nairas (près de 40 euros) par mois, selon les médias locaux. « Les travailleurs nigérians restent chez eux. Oui ! Pour un salaire décent. Non ! A un salaire de misère », ont déclaré les syndicats dans un communiqué commun.

Depuis son arrivée au pouvoir il y a un an, le président Bola Tinubu a mis fin à la subvention des carburants et au contrôle des devises, ce qui a entraîné un triplement des prix de l’essence et une hausse du coût de la vie, le naira ayant chuté par rapport au dollar. M. Tinubu a appelé à la patience pour permettre à ses réformes de porter leurs fruits, affirmant qu’elles contribueraient à attirer les investissements étrangers.

« Des salaires justes et décents »

Dans la capitale Abuja, des bureaux gouvernementaux, des stations-service et des tribunaux étaient fermés lundi matin, tandis que de longues files d’attente se formaient devant les portes verrouillées de l’aéroport de la ville, ont constaté des journalistes de l’AFP. Les vols intérieurs ont été annulés et l’aéroport sera à nouveau fermé mardi, a déclaré à l’AFP une source proche de l’Autorité fédérale des aéroports du Nigeria (FAAN).

Les syndicats protestent également contre une hausse des prix de l’électricité. Le syndicat de la société de transmission d’électricité au Nigeria a déclaré avoir coupé le réseau national d’électricité au cours de la soirée de dimanche et lundi, engendrant des pannes dans tout le pays.

A Abuja, la présence de soldats et de personnel de sécurité a été renforcée dans les rues. Dans la mégalopole de Lagos, un journaliste de l’AFP a constaté que le tribunal du travail était fermé et que les enfants rentraient chez eux à pied après avoir appris que leurs écoles étaient fermées.

« Les travailleurs nigérians, qui sont l’épine dorsale de l’économie de notre pays, méritent des salaires justes et décents qui reflètent les réalités économiques actuelles », avaient déclaré les syndicats dans un communiqué publié vendredi. Contacté par l’AFP, le gouvernement n’a pas répondu immédiatement à nos sollicitations. En février, des milliers de Nigérians s’étaient mobilisés contre la hausse du coût de la vie à l’appel des syndicats.

Le Monde avec AFP

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