l’Arcom appelle TF1 et France Télévisions au « strict respect des règles » des temps de parole, avant l’interview d’Emmanuel Macron

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Saisie par plusieurs partis d’oppositions, l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, a appelé mardi 4 juin les chaînes au « strict respect des règles » des temps de parole, avant l’interview d’Emmanuel Macron sur TF1 et France 2 jeudi soir, à trois jours des élections européennes. Cet entretien, qui doit notamment porter sur « l’actualité internationale » à l’occasion des célébrations du 80e anniversaire du Débarquement, sera également retransmis sur les chaînes d’info des deux groupes, LCI et Franceinfo.

Alors que la plupart des têtes de liste dénonçaient le manque d’équité, l’Arcom a prévenu dans son communiqué que « tout ou partie des propos tenus lors de cette interview pourra être pris en compte » dans le temps de parole de la liste du camp présidentiel menée par Valérie Hayer. Les autres candidats devront ainsi bénéficier en contrepartie d’un « accès équitable » aux antennes, a prévenu le régulateur.

L’autorité indépendante a donc fait savoir mardi qu’elle avait écrit aux groupes TF1 et France Télévisions « afin qu’ils lui fassent connaître sans délai les dispositions qu’ils entendent prendre » pour équilibrer les temps de parole. Ces dispositions doivent être prises « y compris de manière anticipée », précise l’Arcom. La campagne électorale prend fin vendredi à minuit et les candidats ne pourront ensuite plus s’exprimer publiquement.

« Confusion des rôles »

Depuis l’annonce de cette interview, l’ensemble des oppositions s’étaient insurgées contre l’omniprésence médiatique de M. Macron, et de son premier ministre, Gabriel Attal. « Est-ce que c’est normal qu’en pleine campagne on ait une telle confusion des rôles, que l’exécutif passe son temps à saturer l’espace médiatique ? », s’était notamment insurgé lundi la tête de liste des Républicains, François-Xavier Bellamy.

« Dans quel pays européen ça pourrait se passer comme ça ?, avait également interrogé le candidat du Parti socialiste et de Place publique, Raphaël Glucksmann. Chez aucun de nos voisins, on aurait le chef d’Etat qui convoque l’ensemble des médias pour faire de la propagande électorale à trois jours du scrutin. » « On s’offusquerait que le président de la République parle à cette occasion ? Il n’a pas choisi la date du Débarquement, il n’a pas non plus choisi la date des européennes », s’est agacée, de son côté, la candidate macroniste aux européennes, Valérie Hayer, sur France Inter.

« Accès équitable » à l’antenne

Les prises de parole du président de la République en période d’élections sont régies par des règles particulières selon lesquelles les interventions du chef de l’Etat qui « relèvent du débat politique lié aux élections, notamment celles qui comportent l’expression d’un soutien envers un candidat ou une liste de candidats », doivent être comptabilisées comme du temps de parole lié au scrutin. Dans ce cas, les autres listes doivent bénéficier « en contrepartie » d’un « accès équitable » à l’antenne.

La campagne des européennes avait déjà été marquée, à la fin d’avril, par le discours à la Sorbonne d’Emmanuel Macron, qui dévoilait son projet européen pour les prochaines années. Dénoncée, là aussi, par les oppositions, l’Arcom avait alors décidé qu’il devait être décompté dans son « intégralité » comme temps de parole pour le camp présidentiel.

Dans un courrier adressé au parti Les Républicains (LR), qui l’avait saisi, l’Arcom avait estimé que, « si les propos du président de la République n’exprimaient pas un soutien explicite à la liste conduite par Mme Valérie Hayer, ils présentaient néanmoins, dans leur intégralité, un lien direct avec l’élection ».

Ces décisions ont été prises alors que, depuis le 15 avril, les chaînes de télé et de radio sont dans l’obligation d’assurer un « accès équitable à l’antenne » entre les listes. Elles doivent donc tenir compte des résultats aux précédentes élections, des sondages ou de leur capacité à « animer la campagne » (par exemple, au moyen de réunions publiques).

Le Monde avec AFP

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