Le cabinet de recrutement Hays a publié son étude des rémunérations en 2024 en France. Pour réaliser son rapport, l’entreprise a constitué un panel de 2 000 candidats et clients à l’échelle nationale. Au global, Hays note que l’année 2023 s’est avérée propice aux augmentations, dont ont bénéficié 48 % des répondants. Pour autant, 50 % des salariés estiment que leur rémunération ne correspond pas à leurs responsabilités. Du côté des entreprises, 69 % des répondants indiquent que les salaires augmenteront dans leur structure en 2024. Mais quelles sont les tendances dans le marketing, le commerce et la tech ? On fait le point.
Les grilles renseignent les salaires en milliers d’euros annuels brut, en fonction du nombre d’années d’expérience. Les fourchettes indiquent les salaires en Île-de-France, et la colonne « Régions » des tableaux précise le différenciel entre les salaires parisiens et ceux pratiqués, en moyenne, dans le reste de la France.
Les salaires dans la communication, le commerce et le marketing
Dans la communication, le commerce et le marketing, « une certaine stabilité du marché s’est installée », indique Hays. Les entreprises ont en effet privilégié la fidélisation des salariés, dans une vision à long terme. Pour cela, un soin particulier a été accordé à l’environnement de travail : formation, équilibre entre vie privée et vie professionnelle, management sain, etc.
Niveau salaire, les postes les mieux valorisés sont ceux dans le domaine du commerce. Ainsi, dans la high tech (voir image de une), un responsable commercial débutant pourra espérer une rémunération située entre 38 et 42 k€ et jusqu’à 45 k€ pour un technico-commercial. Au niveau maximal d’expérience (plus de 8 ans), toujours dans la high tech, un directeur commercial pourra bénéficier d’un salaire allant jusqu’à 150 k€. Dans la com et le marketing, le poste de responsable marketing et communication permet d’accéder à un salaire situé entre 30 et 35 k€ pour un débutant, et jusqu’à 70 k€ pour un professionnel bénéficiant de plus de 8 ans d’expérience. Un directeur marketing chevronné pourra atteindre une rémunération allant jusqu’à 120 k€.
En ce qui concerne les sollicitations, Hays indique que les trois métiers suivants sont particulièrement recherchés par les recruteurs :
- Commercial sédentaire
- Commercial itinérant
- Business manager en entreprise de services numériques
Les salaires dans la tech
À l’inverse de la communication, du commerce et du marketing, le secteur de la tech « a connu une météo mouvementée cette année », précise le rapport. Le marché reste en tension, en particulier dans certains domaines comme le cloud, la cybersécurité et la data, en raison d’un retard dans la digitalisation de nombreuses entreprises. Les trois métiers les plus sollicités sont les suivants :
- DevOps
- Architecte sécurité
- Développeur Java
En moyenne, les rémunérations dans la tech ont connu des augmentations entre 5 % et 7 %. La plupart des salaires atteignent un haut niveau d’attractivité, y compris pour les débutants : entre 37 et 39 k€ pour un technicien cloud, 40 et 45 k€ pour un data engineer, 47 et 52 k€ pour un scrum master… Après quelques années d’expérience (5 à 8 ans), les postes de lead développeur (entre 57 et 58 k€) et de DevOps (entre 57 et 63 k€) représentent des options intéressantes financièrement. Au niveau maximal d’expérience, ce sont les directeurs des systèmes d’information (DSI) qui bénéficient de la meilleure rémunération, avec des salaires qui peuvent atteindre les 157 k€ annuels.
Les performances des SI continueront d’être au cœur des
préoccupations avec comme satellites principaux, l’exploitation
et la sécurisation de la donnée. Les entreprises disposent d’une
grande quantité de données, savoir les exploiter et les protéger
est devenu le véritable enjeu, analyse le cabinet Hays.
Émergence de l’ IA : quel impact dans les entreprises ?
Le rapport s’intéresse également à l’impact de l’intelligence artificielle sur les métiers. À ce jour, son utilisation reste limitée : seuls 21 % des répondants ont indiqué avoir recours à l’IA, et 11 % des entreprises ont interdit cette technologie. Par ailleurs, la majorité des salariés sont plutôt confiants face aux potentiels risques de l’IA sur leur poste : 62 % s’estiment peu ou pas inquiets à ce sujet, et 57 % pensent que l’IA n’aura pas d’impact significatif sur l’emploi.
En revanche, 20 % des sondés indiquent prévoir de changer de profession ou de domaine de spécialisation d’ici à la fin de l’année 2024 pour faire face à l’émergence de l’IA. Une évolution qui pourrait impacter les tendances du marché à court ou moyen terme.