MultiChoice, joyau de l’audiovisuel africain, en passe d’intégrer la galaxie Bolloré

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Pour les actionnaires sud-africains, c’est une bonne nouvelle. Pour les défenseurs de l’indépendance des médias, moins. La marche vers le rachat du groupe sud-africain de télévision payante MultiChoice par Canal+ – filiale de Vivendi, dont la famille Bolloré est l’actionnaire principal – a franchi une nouvelle étape avec la publication, mardi 4 juin, d’une circulaire conjointe à destination des porteurs de parts de MultiChoice présentant notamment le rapport de l’expert indépendant, Standard Bank, qui juge l’offre du groupe français « juste et raisonnable ».

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Si l’opération devait aboutir, elle offrirait à Canal+ un quasi-monopole sur l’offre de télévision payante en Afrique subsaharienne. Déjà bien implanté en Afrique francophone, il profiterait d’une ouverture sur l’Afrique anglophone en acquérant MultiChoice, qui compte 21,7 millions d’abonnés sur le continent. Avec les 26,4 millions d’abonnés de Canal+ dans plus de cinquante pays sur la planète – dont environ 7,5 millions en Afrique –, la fusion des deux entités donnerait naissance à un mastodonte capable d’entrer en concurrence avec les plus grosses plates-formes de streaming mondiales (Netflix, Disney+ ou Amazon Prime Video).

C’est en tout cas l’ambition du président du directoire de Canal+, Maxime Saada. « Notre objectif est de créer un champion local qui puisse rivaliser et collaborer avec les géants mondiaux du secteur des médias. » L’offre concrétise également la volonté de faire du groupe un poids lourd de la création et de la diffusion de contenus, « avec l’Afrique en son cœur », précise M. Saada. Acteur majeur dans les domaines du sport, de la création de séries ou du divertissement, MultiChoice présente une multitude de synergies avec Canal+.

Concurrence exacerbée des géants du streaming

La publication de la circulaire conjointe formalise la proposition de Canal+ d’acquérir les parts de MultiChoice que le groupe ne possède pas déjà, au prix de 125 rands (6 euros) par action − une offre initiale de 105 rands par action avait été rejetée.

Premier actionnaire du sud-africain, Canal+ en détient déjà 45,2 %, après être graduellement monté au capital de l’entreprise ces derniers mois. Le conseil indépendant de MultiChoice recommande aux porteurs de parts de souscrire à l’offre du français, sous réserve qu’elle soit validée par les autorités réglementaires sud-africaines.

Pour les actionnaires, celle-ci est « salvatrice », estime Olwethu Notshe, gestionnaire de portefeuille pour le fonds d’investissement sud-africain Sentio Capital. Car MultiChoice, fleuron de l’industrie audiovisuelle sud-africaine, créé par Naspers, qui en a fait une entité autonome en 2019, est confronté à diverses difficultés. Le groupe subit de plein fouet la concurrence exacerbée des géants du streaming, tels que Netflix et Amazon Prime Video. « L’arrivée d’Internet dans les townships informels l’a pris par surprise », observe Olwethu Notshe.

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