Raphaël Glucksmann réussit son pari, en arrivant en troisième position

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Il aura finalement quasiment atteint les sommets que lui prédisaient les sondages ces dernières semaines. La tête de liste de Place Publique et du Parti socialiste (PS), Raphaël Glucksmann, termine avec un score de 14 %, selon les estimations de l’institut Ipsos à 20 heures, faisant plus que doubler sa performance des élections européennes de 2019. L’essayiste talonne la candidate du camp présidentiel, Valérie Hayer, créditée de 15,2 % des votes.

Il y a cinq ans, ce novice de la politique avait obtenu 6,19 % des suffrages, convainquant 1,403 million d’électeurs, se plaçant juste derrière La France insoumise (6,31 % et 1,428 million de voix). Au QG de campagne du PS, situé à la Bellevilloise, à Paris, les militants se montraient optimistes peu avant 20 heures. « On est très contents de la campagne de terrain, et de voir ce nouveau souffle émerger à gauche », se félicite Yannis, 34 ans, coordinateur de Place publique en Seine-Saint-Denis, terre de prédilection des « insoumis ».

Une nouvelle séquence va s’ouvrir

Pour Raphaël Glucksmann, qui entamera dès lundi son second mandat d’eurodéputé, c’est une vraie victoire. Toute la campagne, les équipes ont joué la prudence, espérant un simple score à deux chiffres. En début d’année, l’écart entre le candidat et sa rivale du gouvernement était bien plus élevé. Les socialistes se sont toujours montrés plus ambitieux, se fixant comme objectif de doubler la liste de Valérie Hayer. « Quand on joue un match, on veut le gagner », affirmait encore le numéro 3 de la liste, Pierre Jouvet, en marge d’un meeting à Marseille, le 1er juin. L’idée est de « créer l’alternative politique », sept ans après l’élection d’Emmanuel Macron. Ces derniers jours, une dynamique commençait à s’installer du côté de Manon Aubry (La France insoumise, LFI) poussant le PS à faire preuve de plus de réserve.

Pour les socialistes, une nouvelle séquence va maintenant s’ouvrir, après la présidentielle catastrophique de 2022, quand la candidate du parti, Anne Hidalgo, n’avait obtenu que 1,7 % des voix. Durant toute la campagne, Raphaël Glucksmann a martelé que l’élection devait « trancher la ligne », autrement dit refaçonner les équilibres à gauche. Lui-même a envie de continuer à peser, et a promis d’être le « garant » du nouveau résultat sorti des urnes. « Quoi qu’il arrive, nous ne cesserons jamais notre combat », lui a répondu Jean-Luc Mélenchon lors d’un meeting à Lyon, le 6 juin : une manière de dire qu’à ses yeux ce scrutin ne changerait rien.

L’inconnue réside surtout du côté des « unionistes », qui rêvent de faire surgir une candidature unique à la présidentielle de 2027. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, se rêve en chef d’orchestre d’une union des socialistes, des « insoumis » en délicatesse avec Jean-Luc Mélenchon, et des écologistes, voire des communistes. Depuis des semaines, plusieurs cadres des partis de gauche tentent en coulisse de s’organiser. Dès lundi, tribunes et interviews provenant de cadres du PS, d’Europe Ecologie-Les Verts et de LFI, ainsi que de la société civile vont fleurir un peu partout dans la presse appelant à l’union. Quel serait son centre de gravité ? Qu’est-ce qui sortira de cette profusion ? Le coup d’envoi d’une recomposition à gauche est donné.

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