Publié le 10 juin 2024
Lecture : 2 minutes.
« Le capitaine Dadis n’a rien à voir avec la commission des infractions commises au stade du 28-Septembre », a déclaré Me Almamy Samory Traoré devant la cour qui juge Moussa Dadis Camara et onze autres anciens responsables gouvernementaux et militaires guinéens depuis 2022. Ils répondent d’une litanie d’assassinats, d’actes de torture, de viols, enlèvements et séquestrations, incendies et pillages commis en masse le 28 septembre 2009 à Conakry et les jours suivants.
« Dépassé par ses subalternes »
« Je vous prie de bien vouloir acquitter le capitaine Dadis, il doit rentrer chez lui, il n’a rien fait », a déclaré Me Traoré dans une plaidoirie retransmise en direct à la radio et à la télévision comme l’ensemble de ce procès fleuve.
Le procureur avait requis fin mai la réclusion criminelle à perpétuité contre Moussa Dadis Camara et six autres accusés, ainsi que la requalification des faits en crimes contre l’humanité. Au moins 156 personnes avaient été tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines blessées lors de la répression d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry et des environs, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Au moins 109 femmes ont été violées. Les chiffres réels sont probablement plus élevés.
Moussa Dadis Camara a toujours argué avoir été dépassé par ses subalternes et a décliné toute responsabilité. « Les événements du 28 septembre ont été un accident de parcours qui a été fait pour souiller » l’image de Moussa Dadis Camara, a affirmé Me Traoré. Et d’ajouter : « Le président Dadis a tout fait pour ne pas que cela arrive », a-t-il ajouté.
Le procureur avait refusé toute circonstance atténuante aux accusés en invoquant leur absence de regrets.
La défense s’est inscrite en faux et a assuré au contraire que l’ex-président avait exprimé sa compassion à plusieurs reprises lors de ses auditions. Me Traoré a mis en garde contre « le piège que constitue l’opinion publique » selon lui. « Ce n’est pas la justice qui est recherchée par ces parties civiles, ce qui est recherché c’est la condamnation d’un ancien chef d’État », a-t-il asséné.
(Avec AFP)