Depuis plus de deux ans, les introductions en Bourse (IPO) n’ont plus vraiment la côte sur le vieux Continent. Et pour cause, selon une étude menée par Bank of America, les IPO ne sont pas vraiment ouvertes aux start-up technologiques non rentables, pour qui une telle opération pourrait porter préjudice. …
Depuis plus de deux ans, les introductions en Bourse (IPO) n’ont plus vraiment la côte sur le vieux Continent. Et pour cause, selon une étude menée par Bank of America, les IPO ne sont pas vraiment ouvertes aux start-up technologiques non rentables, pour qui une telle opération pourrait porter préjudice.
En Europe, la rentabilité prime avant d’envisager une introduction en Bourse
Au premier trimestre 2024, les introductions en Bourse en Europe ont connu un timide rebond par rapport aux trimestres précédents. En tout, 5,7 milliards de dollars levés grâce aux ventes d’actions suite à une IPO. Il s’agit là du meilleur résultat enregistré sur les dix-huit derniers mois, et il est principalement dû à l’IPO initiée fin mars par la société pharmaceutique suisse Galderma. Concernant les sociétés spécialisées dans les nouvelles technologies, ces opérations se font de plus en plus rares. La dernière en date ayant eu un certain retentissement est celle de Technoprobe qui avait réussi à lever plus de 800 millions de dollars, début 2022.
Depuis, les IPO dans le secteur de la tech ne sont plus légion. Pour Bank of America, la rentabilité reste un critère important aux yeux des entreprises européennes avant d’envisager une IPO, contrairement aux sociétés américaines qui se servent des introductions en Bourse comme un tremplin vers la rentabilité, au risque de tout perdre. « En ce qui concerne les introductions en Bourse d’entreprises technologiques avant le seuil de rentabilité, nous n’en sommes pas encore là », indique Jérôme Renard, Head of Capital Markets pour l’Union européenne chez Bank of America.
Parmi les entreprises européennes intéressées par une IPO, la licorne française Doctolib. Bien qu’elle soit la start-up de la French Tech la mieux valorisée, elle n’a pas encore atteint la rentabilité. Il y a deux ans, ses cofondateurs misaient sur 2024 ou 2025 pour atteindre ce fameux seuil. Dans un style différent, l’éditeur français de logiciel Planisware était prêt à s’introduire en bourse en octobre. Finalement, la société a reporté la cotation de ses actions à Euronext, jugeant le contexte peu favorable pour une telle opération alors qu’elle a déjà atteint son seuil de rentabilité.
Outre Atlantique, la situation s’est améliorée après deux années très compliquées. Au deuxième semestre 2023, Arm et Instacart ont fait leur entrée à Wall Street, avec plus ou moins de succès. Ces IPO ont eu pour effet de stimuler le marché, incitant d’autres acteurs de la tech à se rapprocher de la Bourse de New York. C’est le cas du réseau social Reddit ou encore de Trump Media & Technology group, une société détenue par l’ancien président des États-Unis, Donald Trump.