la mise en garde prudente du patronat contre les extrêmes

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La question est devenue récurrente lors des derniers scrutins nationaux : le patronat va-t-il prendre position contre l’extrême droite ? Alors que la dissolution fait planer le risque d’une majorité pour le Rassemblement national, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a lancé un appel aux entreprises françaises, mardi 11 juin, sur BFM-TV.

« Je ne vous demande pas de prendre des positions politiques, je dis juste à la CPME [Confédération des petites et moyennes entreprises], je dis juste au Medef, je dis juste à l’Association française des grandes entreprises de dire clairement ce qu’elles pensent des programmes économiques des uns et des autres », a-t-il indiqué, renvoyant dos à dos extrême gauche et extrême droite en qualifiant les propositions du Rassemblement national de « programme marxiste ».

Quelques heures plus tard, le Medef a publié un communiqué sans doute moins explicite que ne l’aurait souhaité le ministre, rappelant le soutien de l’organisation aux « projets favorables aux réformes économiques et à l’ambition européenne, dans le respect de la démocratie sociale », et pointant les mesures économiques contraires de « certains » : retour à la retraite à 60 ans ou 62 ans – comme le proposent le RN ou la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) –, indexation automatique des salaires sur l’inflation – que propose La France insoumise –, nationalisation des autoroutes – mesure défendue à la fois par le RN et la Nupes –, des banques et des industries stratégiques, sortie du nucléaire ou de l’énergie éolienne – proposée par le RN.

« Un repoussoir électoral »

Le patronat avait un temps envisagé une prise de parole commune, avec plusieurs organisations, dont la CPME, qui défend les petites entreprises, et l’Union des entreprises de proximité, qui représente les artisans, commerçants et indépendants. Cette dernière a finalement renoncé.

C’est sans doute pour elle que la prise de parole était la moins confortable : le RN est, en effet, plus populaire auprès des très petites entreprises, commerçants, artisans et indépendants, que des grands groupes internationaux. La CPME a, de son côté, rappelé dans un communiqué ses « priorités » sans cibler une offre politique en particulier : « une réforme de l’action publique intégrant enfin une limitation du poids de la fonction publique », la confirmation de la politique de l’offre avec des baisses de prélèvements obligatoires et du coût du travail, et la décarbonation de l’économie. Aucune organisation n’a cité nommément le RN ou un autre parti politique.

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