Les taux des crédits immobiliers monteront-ils si le Rassemblement national arrive au pouvoir ?

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Si le Rassemblement national (RN) arrive au pouvoir, « le crédit coûtera plus cher », a affirmé le président de la République Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse de mercredi 12 juin. « Si le Rassemblement national venait aux responsabilités, que deviendraient vos prêts immobiliers ? Ils vont flamber, parce que les taux vont flamber », a-t-il martelé, en réponse à une question d’un journaliste.

Pourtant, jusqu’à l’annonce de la dissolution, l’affaire semblait entendue : après la décision, jeudi 6 juin, de la Banque centrale européenne d’abaisser ses taux directeurs, le mouvement de baisse des taux des crédits immobiliers entamé en début d’année allait se poursuivre dans les prochains mois. Le résultat des élections européennes du dimanche 9 juin et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale ont bouleversé ce scénario.

Dès le lendemain du vote, le taux de l’obligation assimilable du Trésor (OAT) à dix ans a bondi. « Un mouvement brutal dû à l’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale », analyse Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM. Le taux de l’OAT à dix ans se situe désormais autour des 3,25 % contre 2,99 %  en moyenne en mai et 2,80 % au premier trimestre. « On a retrouvé les niveaux de novembre 2023 », observe Cécile Roquelaure, directrice des études chez Empruntis.

En graphiques | Article réservé à nos abonnés Crédits immobiliers : 2023, la douche froide

Or, l’évolution de l’OAT à dix ans conditionne l’évolution des taux de crédit immobilier. « On considérait traditionnellement que le taux de crédit à dix ans devait se situer à 100 points au-dessus de l’OAT à dix ans pour que les banques puissent prêter avec une marge suffisante », précise Cécile Roquelaure. En clair, ceux qui empruntent sur cette période pourraient théoriquement payer, dans les prochaines semaines, 4,25 % contre 3,60 % actuellement.

Une pause dans la baisse ?

Certes, certains réseaux disposant de dépôts importants sont moins enclins à se refinancer sur les marchés et sont donc moins sensibles aux soubresauts sur les marchés obligataires. Par ailleurs, au cours de ces derniers mois, les pics qu’a connus le taux de l’OAT n’ont pas eu d’effet sur le mouvement de baisse des taux des crédits immobiliers. « On est plutôt autour de 70 points de base au-dessus l’OAT depuis quelques mois », observe Pierre Chapon, cofondateur de Pretto.

Pour le moment, « nous n’observons pas de hausse des crédits et les banques continuent d’être prêteuses », indique Ludovic Huzieux, cofondateur d’Artemis Courtage. Après avoir quasiment coupé le robinet du crédit immobilier, « les banques ont des objectifs forts sur ce secteur qu’elles ont du mal à atteindre. Dans ce domaine, c’est difficile de faire des stop and go, la concurrence entre les établissements devrait se poursuivre, ce qui est un frein à la hausse des taux », juge Caroline Arnould, directrice générale du courtier Cafpi.

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