Les partis de gauche dévoilent leurs propositions en matière de politique sportive

Date:

Les partis de gauche, réunis au sein du Nouveau Front populaire, en vue des élections législatives anticipées, ont publié, vendredi 14 juin, les grandes lignes de leur « contrat de législature ». Pour ce qui concerne le sport, les mesures qui sont mentionnées dans ce document, très succinctes à ce stade, reprennent, pour une bonne part, des éléments que les élus socialistes, écologistes, communistes et de la France insoumise ont pu porter ces dernières années, notamment à l’occasion des débats budgétaires à l’Assemblée nationale et au Sénat.

Intitulées « Pour un sport populaire », ces mesures visent à renforcer la pratique sportive, notamment en y accordant plus de moyens. Les partis de gauche reprennent ainsi un des thèmes qui leur est cher, en disant vouloir « porter les moyens du ministère des sports à 1 % du budget de l’État ». Celui-ci représente actuellement 0,2 % de ce budget.

Lire l’entretien : Article réservé à nos abonnés Marie-George Buffet : « Le sport français est malade et fragilisé »

Ils avancent par ailleurs la nécessité, selon eux, de « porter un plan de 10 000 équipements sportifs supplémentaires ». Cette proposition fait référence aux deux plans successifs de construction et de rénovation d’infrastructures sportives lancés par le gouvernement actuel : le premier, conduit sur les années 2022 et 2023, a porté sur 5 000 équipements, moyennant 200 millions d’euros de financements étatiques ; le second, engagé au début de l’année 2024, doit conduire à construire 5 000 autres équipements, avec un investissement de l’Etat de 300 millions d’euros.

Les élus de gauche ont répété ces deux dernières années que ces plans, s’ils étaient les bienvenus, n’étaient pas suffisants compte tenu du manque d’équipements dans certaines communes, ou, pour ceux existants, de leur vieillissement.

A ce titre, la mise en place d’un « plan Marshall », chiffré à 500 millions d’euros par an pendant cinq ans, est régulièrement évoquée. Pas seulement par les élus de gauche d’ailleurs, l’idée de cet engagement pluriannuel ayant été initialement portée par l’Association nationale des élus en charge du sport.

En l’état, sur ce sujet des équipements, le projet des partis de gauche n’évoque pas l’aspect financier. Il souligne qu’il devra être « pensé pour favoriser la pratique du sport féminin et du parasport » et qu’il ne devra pas oublier la rénovation des structures existantes, « notamment dans les universités ».

inter

Le « contrat de législature » avancé par le Nouveau Front populaire souligne par ailleurs la nécessité de faciliter l’accès à la pratique sportive en en réduisant le coût. C’est ainsi qu’il propose d’« augmenter le montant du Pass’Sport à 150 euros » et d’« étendre son utilisation au sport scolaire ».

Cette aide à l’inscription dans une structure sportive, instituée depuis septembre 2021 et qui vise les jeunes de 6 à 30 ans issus de familles modestes, est actuellement de 50 euros. Mais le recours à ce dispositif « reste encore faible », avec 1,38 million de bénéficiaires en 2023, comme l’a admis la ministre des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, le 28 mai devant les députés. L’aide est notamment sous-utilisée « dans les quartiers prioritaires de la politique de ville », selon le sénateur Jean-Jacques Lozach (Creuse, Parti socialiste).

Dans le cadre du budget 2024, le gouvernement a acté la difficulté du dispositif à s’enraciner. L’enveloppe consacrée au Pass’Sport a été ramenée à 85 millions d’euros, contre 100 millions en 2023 de même qu’en 2022. « Nous nous rapprochons du réel consommé », soit 75 millions d’euros en 2023, a fait valoir le ministère des sports.

Les partis de gauche insistent également sur le renforcement de la pratique d’une activité physique et sportive (EPS) en milieu scolaire. Ils proposent de « fixer la pratique de l’EPS à quatre heures hebdomadaires tout au long de la scolarité » et de « créer une association sportive dans tous les établissements scolaires du premier degré ».

Newsletter

« Paris 2024 »

« Le Monde » décrypte l’actualité et les enjeux des Jeux olympiques et paralympiques de 2024.

S’inscrire

Ces derniers mois, les élus de gauche ont souvent souligné que la pratique sportive était, à leurs yeux, « le parent pauvre du système éducatif ». Ils se sont montrés dubitatifs sur la réalité des trente minutes obligatoires d’activités physiques et sportives en primaire, tout en s’agaçant de la volonté du gouvernement de proposer aux élèves volontaires deux heures de sport en plus au collège, en dehors des cours d’EPS, quand, rappelaient-ils, des postes de professeurs d’EPS « sont supprimés depuis 2017 ».

Enfin, le programme du Nouveau Front populaire avance la volonté de « développer des maisons de sport santé dans tout le pays », ainsi que de « rembourser le sport sur ordonnance ». Cette dernière mesure est réclamée depuis des années par les spécialistes du sport santé et par des associations de malades. Elle a failli être adoptée à l’automne 2023 lors de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale : sans aller jusqu’au remboursement du « sport sur ordonnance » dans toutes les maladies chroniques, il s’agissait de le mettre en place dans le cadre des cancers et du diabète. Le gouvernement y avait finalement renoncé.

Le Monde

Réutiliser ce contenu

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Share post:

Subscribe

spot_imgspot_img

Popular

More like this
Related

Ariana : Remise des clés de 993 logements collectifs

Les contrats de 993 logements sociaux collectifs sur un...

Comment la fintech Danapay fait des diasporas africaines son atout gagnant

Lancée en 2021, la start-up permet d’envoyer des fonds...

Au moins 50 blessés dans une attaque au camion bélier à Tel Aviv

Des dizaines de personnes ont été blessées au matin...