Eric Ciotti et ses candidats privés des moyens des Républicains pour leur campagne

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Le divorce entre Eric Ciotti et son ancien parti ne se fera décidément pas à l’amiable. L’ex-président des Républicains, exclu par deux fois par le bureau politique du parti après sa décision solitaire d’une alliance électorale avec le Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella, a été privé de tous les privilèges liés à sa fonction.

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S’il a crânement diffusé, sur X, jeudi 13 juin, une vidéo le montrant, sur fond de musique épique, « au travail pour la France » dans un bureau totalement vidé de tout ordinateur ou dossier, le député des Alpes-Maritimes n’a plus accès à ses privilèges de patron du parti gaulliste, comme son chauffeur ou une carte bleue dédiée à régler ses menus frais, confirme au Monde Daniel Fasquelle, trésorier des Républicains (LR) et président de leur comité financier.

M. Ciotti, qui a saisi la justice en référé vendredi 14 juin pour faire annuler son exclusion, n’a surtout plus la possibilité d’user des ressources des Républicains pour mener campagne. « Il faudra qu’il demande à Jordan Bardella de financer ses candidats », cingle M. Fasquelle. Si leurs noms arrivent au compte-gouttes, Eric Ciotti et Jordan Bardella ont évoqué des candidatures communes RN-LR « dans 70 circonscriptions de France », comme l’a redit vendredi 14 juin le second sur BFM-TV.

S’organiser en urgence

Quelques noms ont déjà été rendus publics, ceux de personnalités politiques comme le député des Français de l’étranger sortant Meyer Habib ou la maire de Montauban, Brigitte Barèges, ou de personnes issues de la société civile, comme le magistrat Charles Prats ou l’ex-cuisinière de l’émission « C à vous », Babette de Rozières.

Tous auront, dans les jours qui viennent, à s’organiser en urgence pour ouvrir un compte bancaire dédié, trouver un mandataire financier, contacter un imprimeur… et surtout trouver les moyens de financer leur campagne. Les Républicains, comme le font souvent les plus gros partis, vont « octroyer un prêt de 50 000 euros à chaque candidat investi », explique M. Fasquelle, qui se transformera en don s’ils n’obtiennent pas les 5 % des voix nécessaires au remboursement de leur campagne.

Une facilité dont ne pourront pas user les candidats d’Eric Ciotti, qui devront assurer eux-mêmes le financement de leurs tracts, des professions de foi, de la location de salles pour des réunions publiques ou d’une éventuelle campagne de SMS. Ils n’auront en outre pas le droit – toujours sous réserve de la décision de justice – d’utiliser le nom ou le logo des Républicains, « sous peine de sanctions pénales », menace M. Fasquelle. M. Ciotti, qui présidait également la puissante fédération LR des Alpes-Maritimes, ne pourra pas non plus recourir à sa trésorerie : son exclusion nationale entraîne la perte de cette fonction locale.

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