Au sommet du G7, cohabitation crispée entre Giorgia Meloni et Emmanuel Macron

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Des apartés sans effusion, un baisemain glacial au dîner et de petites piques : le sommet du G7 organisé dans un hôtel luxueux de Borgo Egnazia, dans les Pouilles, en Italie, a été le théâtre d’une cohabitation crispée entre Giorgia Meloni et Emmanuel Macron. La presse italienne a fait ses choux gras en une de ces « tensions », voire de leur « affrontement », quelques jours après le scrutin européen du 9 juin.

Après sa victoire électorale, la présidente du conseil italien, en quête d’alliance avec Marine Le Pen à Bruxelles, a accueilli sans chaleur, jeudi 13 juin, le président français, principal perdant du récent scrutin avec le chancelier allemand, Olaf Scholz. Au premier jour du sommet, la dirigeante d’extrême droite s’est montrée beaucoup plus enjouée avec le président américain, Joe Biden, et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Vendredi, elle est même allée chercher le pape François en voiturette électrique à sa descente d’hélicoptère, premier chef de l’Eglise catholique invité à un sommet du G7. Puis elle a reçu, sourire aux lèvres, le président argentin d’extrême droite, Javier Milei, entre autres invités des pays du Sud que le G7 essaie de courtiser.

Rien de tel avec Emmanuel Macron. Aucun entretien en tête-à-tête n’a eu lieu entre les deux dirigeants, qui ont, chacun de leur côté, multiplié les rendez-vous bilatéraux en marge des sessions de travail. M. Scholz et M. Macron ont ainsi vu ensemble la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en lice pour un second mandat, mais sans leur hôte italienne. Entre le social-démocrate allemand et le centriste français, il s’agissait de préparer, discrètement, la reconduction de la candidate des conservateurs sans braquer les autres capitales européennes, avant un dîner des Vingt-Sept à Bruxelles, lundi.

Regard noir

Les images ne trompent pas. A l’arrivée d’Emmanuel Macron au dîner qui s’est tenu jeudi dans la soirée au château souabe de Bari, le regard noir de Giorgia Meloni a mis d’autant plus en lumière ses tensions avec le président français qu’il contrastait avec la longue accolade que lui a donnée le président italien, Sergio Mattarella. En cause, la réponse du président français à une question d’une journaliste italienne sur la disparition, voulue par l’Italie, d’une référence explicite au droit à l’avortement dans le projet de communiqué final du sommet. « Je regrette [cette absence] mais je [la] respecte, parce que ça a été le choix souverain de votre peuple », a répondu le chef de l’Etat, rappelant que la France avait choisi d’inscrire le libre accès à l’interruption volontaire de grossesse dans sa Constitution : « On n’a pas les mêmes choix ».

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