les imprimeurs de la propagande électorale sous pression

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Quand ils ont appris la dissolution de l’Assemblée nationale et les dates des scrutins, fixées au 30 juin et au 7 juillet, les imprimeurs ont eu une réaction presque unanime : comment, dans un délai aussi court, livrer en temps et en heure dans les 577 circonscriptions toute la propagande électorale des candidats constituée par les professions de foi et les bulletins de vote ? « Le délai exigé entre la fin du dépôt des candidatures [dimanche 16 juin] et la livraison du matériel électoral imprimé [mardi 18 juin, à 18 heures] apparaît trop court », a aussitôt prévenu l’Union nationale des industries de l’impression et de la communication (Uniic).

En raison d’une situation inédite, qui « déstabilise les imprimeurs », l’union patronale réclame « un temps supplémentaire » au gouvernement. « Nous avons demandé vingt-quatre heures de plus et nous discutons avec le bureau des élections du ministère de l’intérieur, explique Pascal Bovero, délégué général de l’Uniic. Dans la précipitation, le gouvernement a oublié que nous sommes un secteur industriel. Il n’y a plus de producteurs de papier en France, et il faut se fournir dans les pays scandinaves, au Portugal, en Espagne, un peu en Allemagne. Je suis face à une bronca de certains adhérents. Et je fais tout pour aller chercher et distribuer les stocks de dormants. »

Dès dimanche 9 juin au soir, après l’annonce d’Emmanuel Macron, le téléphone a sonné chez des imprimeurs. Les PME se mobilisent. A Issoudun (Indre), le directeur de Centr’Imprim fait tout pour tenir les délais, même si « c’est extrêmement difficile ». Du jamais-vu, même en période de second tour, assure Olivier Filloux. « J’attends que la préfecture valide les bulletins des candidats avant d’imprimer », expliquait-il, vendredi 14 juin au matin, espérant que la commission des élections lui donne le feu vert dès vendredi, et non lundi matin.

Bulletins et professions de foi devant être livrés mardi à 18 heures au plus tard, cela laisse moins d’une journée pour imprimer, massicoter et conditionner les bulletins (par paquets de 1 000), avant de les envoyer à un transporteur basé dans le nord de l’Eure-et-Loir, à quatre heures de route d’Issoudin. Il craint que certaines circonscriptions n’aient pas leurs matériels à temps.

Des coûts plus élevés

Des équipes vont être mobilisées le week-end, quand les préfectures auront validé les imprimés des candidats. Un casse-tête pour les quelques entreprises qui impriment aussi des journaux. Comme celle de Léonce-Antoine Deprez, à Arras, qui imprime le magazine Society : il prévenait, jeudi 13 juin, dans Le Parisien, qu’il ne pouvait pas livrer ce client avec vingt-quatre heures de retard. Mais nombre d’entreprises se disent capables de s’adapter, car c’est dans leur « ADN » de répondre très vite à certaines commandes – y compris politiques.

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