Les gradins hauts comme des immeubles s’élèvent déjà aux deux coins sud-est de la place de la Concorde. Les grilles légères ne cachent guère les élévateurs et les ouvriers qui s’affairent encore sur le bitume. Des coffres de bois protègent les colonnes rostrales proches des installations. Çà et là, on repère un bungalow de chantier et quelques grosses bobines de câble.
Il est encore difficile d’imaginer les quelque 37 000 spectateurs qui vont acclamer, qui les basketteurs sur le terrain 3×3, qui les skateurs ou pilotes de BMX sur le futur street park, qui encore les break danseurs. Mais l’immense esplanade, qui a vu tomber les têtes de Louis XVI et Danton, voit déjà son visage totalement transformé par les installations provisoires de Paris 2024.
La circulation automobile contrainte au contournement, le vaste lieu ne bruisse que des sons des travaux par cette après-midi ensoleillée de début juin. Les cyclistes se faufilent en un parcours sinueux autour du chantier et peuvent découvrir l’étendue des transformations.
Rendez-vous a été pris au coin du parc des Tuileries pour une visite à vélo du premier des grands sites olympiques intra-muros, avec Emmanuel Grégoire, le premier adjoint de la maire socialiste de Paris, qui a enfourché sa bicyclette pour l’occasion. Le numéro deux d’Anne Hidalgo entend montrer comment la ville a voulu « faire les Jeux dans la ville ».
Les Champs-Elysées à moitié piétonnisés
Place de la Concorde, les grandes statues – allégories féminines de huit villes de France –, édifiées à la moitié du XIXe siècle, ont été rénovées, les deux fontaines entourant l’obélisque nettoyées, et les candélabres Second Empire ont vu leurs dorures rafraîchies. L’effet de contraste avec les armatures métalliques et le chapiteau prévu pour le basket est saisissant.
« Cela va être un des lieux phares des Jeux. La scénographie audiovisuelle mettra en valeur ces sports comme le magnifique mobilier urbain », s’enthousiasme Emmanuel Grégoire. La perspective ouvrant sur l’Assemblée nationale d’un côté, l’autre sur l’avenue des Champs-Elysées, à moitié rendue piétonne, s’annonce en effet splendide. Sur les abords de la place, les jardins Line Renaud et Charles Aznavour offrent des espaces arborés étendus et rénovés aux touristes.
La promenade se poursuit aux Invalides : ici, de grandes palissades cachent presque totalement les tribunes et le terrain de tir à l’arc. Tout juste aperçoit-on, sur les vastes pelouses qui font face à l’Hôtel national, les chaises blanches des gradins supérieurs qui dépassent.
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