Les masques sont tombés ! Il n’aura suffi que de quelques jours pour que le cynisme absolu des politiques s’exprime, certains comme Eric Ciotti se précipitant dans les bras du Front – pardon ! du Rassemblement national (RN). Ou encore d’autres, d’Olivier Faure à François Hollande, qui, au nom du réalisme politique, ont mis sous le tapis les outrances de Jean-Luc Mélenchon, les propos aux relents antisémites de trop nombreux membres de La France insoumise (LFI), et ont permis que la néo-Nupes s’écrive Nouveau Front populaire. Léon Blum, qui aurait subi les mêmes attaques antisémites de ceux qui ont insulté Raphaël Glucksmann, doit se retourner dans sa tombe.
La dissolution aura eu au moins ce mérite : faire tomber les masques. Tous les discours depuis quelques jours sont tournés vers « les unions » pour gagner. Mais gagner quoi et au nom de quoi ? Une élection se gagne pour mener à bien un projet au service des autres, pas pour assouvir une ambition personnelle ou pour préserver ses positions dans un parti. Où sont les valeurs qui font l’honneur des politiques dignes de ce nom quand ils mènent un combat pour le peuple, la démocratie et le bien-être des hommes et des femmes ? La France a été divisée pendant des années par les discours haineux de LFI et sous le sourire dents blanches à la Colgate de Jordan Bardella, l’appel à une France étriquée, repliée sur elle-même, rance et rétrécie…
Comment des démocrates, des hommes et des femmes épris de la France de Jaurès et de Blum peuvent-ils s’asseoir à la table de LFI pour un plat de lentilles, surtout après la magnifique campagne de Raphaël Glucksmann, qui a prouvé qu’il était possible de gagner sur les valeurs éternelles de la République et de la vraie gauche ? Comment peuvent-ils encore participer alors que le vrai visage s’exprime comme aux temps staliniens par l’épuration dans leurs propres rangs ? Il n’aura fallu que quelques jours pour que le naturel revienne au galop, comme dans la fable du scorpion et de la grenouille. Et dans cet attelage néo-Nupes, on sait qui est la grenouille et qui est le scorpion.
Effort collectif
Tout ceci accrédite le fait que Mélenchon ou LFI n’ont pas changé, tout comme il est encore plus difficile de croire que le RN se soit débarrassé de ses démons. Comment ceux qui osent se réclamer de l’héritage gaulliste et d’une certaine idée de la France peuvent-ils se rapprocher, ne serait-ce qu’en pensée, de ce parti ? Certes, oui, les Français connaissent des inquiétudes. Il serait absurde de nier les risques que fait peser l’immigration, de ne pas entendre les angoisses face à l’insécurité réelle, ou encore de ne pas voir les difficultés des fins de mois pour de nombreux, trop nombreux Français. Il est vrai que les pouvoirs successifs depuis des décennies n’ont pas su répondre à ces angoisses. Mais aucun des deux extrêmes n’apporte de bonnes solutions.
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