La référence du Nouveau Front populaire à Léon Blum divise ses héritiers

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Depuis son domicile de Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine, où il vit avec son épouse, son chat et sa chienne cocker, Rosie, Antoine Malamoud, 70 ans, ne perd pas une miette du retour fracassant de la figure de Léon Blum dans le débat public. Ce retraité d’une carrière dans les ressources humaines a l’habitude de veiller sur la postérité de la famille Blum, même s’il n’en porte pas le nom.

Son arrière-grand-père, Robert, le fils unique de Léon Blum et de sa première épouse, Lise Bloch, était ingénieur et engagé au sein de la Ligue des droits de l’homme et de la SFIO. Il a défendu la mémoire de son père jusqu’à ce qu’il passe le flambeau à sa fille unique, Catherine Blum (1928-1996), la mère d’Antoine Malamoud.

Une lignée directe qui veille sur l’héritage du patriarche avec soin « mais sans culte de la personne », précise le descendant, dont le père, l’orientaliste Charles Malamoud, 94 ans, constitue ­également une figure de référence dans la famille. Demain, ce seront les enfants d’Antoine, Louise, Simon, Samuel et Victor, qui prendront le relais.

Une filiation tout de suite contestée

Depuis l’annonce de la dissolution, dimanche 9 juin, jamais la figure de Léon Blum n’a été aussi débattue et revendiquée. C’est en référence à l’ex-président du Conseil socialiste que le député LFI François Ruffin lance le nom de Nouveau Front populaire (NFP). Une filiation tout de suite contestée, d’abord par Bernard Cazeneuve, l’ancien ­premier ministre de François Hollande, puis par Emmanuel Macron, qui lors de sa conférence de presse, le 12 juin, a déclaré « s’il y en a un qui doit se retourner dans sa tombe aujourd’hui, c’est Léon Blum » devant cette nouvelle alliance des gauches.

Au premier étage du ­bistrot parisien où il a donné rendez-vous, Antoine Malamoud parle très librement de son rôle de gardien de la mémoire, mais aussi de son engagement politique « à gauche voire à l’extrême gauche ». « Je me suis engagé consciemment dans le ­travail de mémoire lors de ma ­rencontre, jeune étudiant à Sciences Po, avec Jean Lacouture, qui était en train de rédiger une biographie de Léon Blum. Je l’ai aidé dans ses recherches », raconte Antoine Malamoud.

L’héritage de Léon Blum, c’est aussi deux entités, dont la Société des amis de Léon Blum, créée en 1950 et qui existe toujours mais reste en sommeil. « Disons qu’elle a été remplacée, en 2015, par l’association de la Maison Léon Blum, dont je suis membre du conseil d’administration mais qui ne ­s’occupe que du musée de Jouy-en-Josas. » La dernière demeure de l’homme d’Etat est en effet devenue un musée après la mort, en 1982, de Jeanne, sa troisième épouse. Alors, depuis une semaine, c’est Antoine Malamoud qui répond aux sollicitations des médias, acceptant même de ­participer à un débat sur BFM-TV le 14 juin.

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