Le Conseil d’État italien a ordonné la suspension immédiate du transfert de vedettes à la Tunisie, suite à un recours déposé par plusieurs associations de défense des droits humains. Cette décision, rendue publique aujourd’hui, jeudi 20 juin, remet en question un accord de 4,8 millions d’euros visant à remettre en état et transférer six vedettes aux autorités tunisiennes, rapportent les médias italiens.
Les associations à l’origine du recours, dont ASGI, ARCI, ActionAid et Mediterranea Saving Humans, ont exprimé de vives inquiétudes quant au respect des droits humains en Tunisie. Elles évoquent des rapports faisant état de pratiques préoccupantes, telles que des arrestations contestées, des expulsions présumées illégales et des allégations de mauvais traitements envers les migrants. Ces organisations appellent à un examen approfondi de la situation avant tout transfert de matériel.
Le Conseil d’État italien a jugé que ces préoccupations méritaient un examen plus approfondi et a fixé une audience en chambre du conseil pour le 11 juillet prochain. Cette suspension temporaire permettra à la justice italienne d’évaluer la légalité de l’accord avant sa mise en œuvre.
Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes autour des politiques migratoires en Méditerranée et soulève des questions sur la coopération entre l’Union européenne et les pays tiers en matière de contrôle des frontières.
Rappelons que la Tunisie a notifié hier, mercredi 19 juin, à l’Organisation maritime internationale (OMI) l’établissement de sa zone de recherche et de sauvetage (SAR) en mer Méditerranée, renforçant ainsi sa souveraineté maritime.
Au sein de sa zone SAR, la Tunisie aura désormais la charge d’assurer la coordination des secours maritimes. Concrètement, ses navires pourront légalement intervenir dans cet espace maritime, sans toutefois exercer une autorité ou des droits étendus.