Thomas Fauré, entrepreneur de tech « souverainiste » et compatible avec le RN

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Dans le chaos d’une campagne législative marquée par la poussée du Rassemblement national (RN), la création du Nouveau Front populaire et la mobilisation de la majorité, comment se positionnent les chefs d’entreprise ? Alors que les dirigeants des partis passaient jeudi 20 juin « un grand oral » devant le Mouvement des entreprises de France (Medef), les communiqués d’organisations patronales se multiplient. Dans le secteur de la tech, choyé de longue date par Emmanuel Macron, l’association de start-up France Digitale a dès jeudi 13 juin publié une tribune pour fustiger « le retour du nationalisme, la tentation des extrêmes ou du repli sur soi ». Mais ce message n’est pas du goût de tous dans le secteur.

« Je ne me reconnais pas du tout dans cet appel, explique Thomas Fauré, le fondateur du réseau social professionnel sécurisé Whaller. Cela représente un courant majoritaire, celui de la “start-up nation”, mais pas l’intégralité de l’écosystème français de la tech. » Le président de cet éditeur de plate-forme collaborative « souveraine » pour les entreprises va d’ailleurs plus loin en racontant spontanément cette anecdote : « J’ai été approché par Les Républicains (LR), on m’a proposé une investiture pour les législatives, soutenue par le Rassemblement national », explique M. Fauré. Il précise tout de suite avoir « refusé, pour des raisons personnelles », mais reconnaît que l’orientation politique proposée lui convenait. Si l’entrepreneur dit refuser l’étiquette d’« extrême droite », rejeter « le racisme » et ne pas donner de consigne de vote, il se présente comme « souverainiste et conservateur ». Contacté, l’entourage d’Eric Ciotti, toujours président de LR et promoteur d’un rapprochement avec le RN, n’a pas répondu.

Père de six enfants, catholique, formé aux Scouts d’Europe – son chef au sein du mouvement, Jérôme Moreau, a d’ailleurs cofondé avec lui Whaller avant de quitter l’entreprise en 2018, rapporte Famille chrétienne –, cet ingénieur diplômé de Centrale Lille a quitté en 2012 le groupe aéronautique Safran avec comme ambition de lancer un réseau social souverain. Le groupe Bolloré a accueilli la start-up en son sein comme un projet de diversification, jusqu’à ce que M. Fauré cherche en 2018 à se développer de façon indépendante, avec de nouveaux financements. Aujourd’hui, le chef d’entreprise dit avoir « très peu de contacts » avec Vincent Bolloré, propriétaire des médias CNews, C8, Europe 1 ou Le JDD. Whaller s’est depuis fait une place, en tant que plate-forme de communication sécurisée consacrée aux entreprises, présentée comme une alternative aux services américains Microsoft Teams ou Facebook Workplace. L’entreprise revendique plus de vingt mille clients, dont par exemple l’armée française.

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