Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, direction le Maroc avec les dernières sorties d’Alright Mela, de Bab L’Bluz et d’EYM Trio.
« Tasamoh », d’Alright Mela
Accepter la différence. C’est, en substance, le message porté au fil des sept morceaux de Tasamoh (« tolérance », en arabe), le nouvel EP du trio Alright Mela, qui réunit deux Angevins, Markus et Cheb Xavi, et un Marocain, le chanteur et joueur de guembri Jaouad El Garouge. Paru fin mai, leur opus mêlant modernité électronique et tradition gnawa invite à la réflexion sur des thèmes comme la migration, les guerres, la discrimination ou la pauvreté. Le clip de la chanson éponyme, lui, met en scène une danseuse transgenre à Lahore, au Pakistan : objet de tous les regards dans la rue, elle trouve une échappatoire à travers la musique, qui lui permet de libérer son corps et son esprit.
« Iwaiwa Funk », de Bab L’Bluz
« Nous aimons l’énergie du rock. Vous branchez votre instrument et vous rendez les gens fous », dit Brice Bottin, l’un des quatre membres – aux côtés de la chanteuse marocaine Yousra Mansour, d’Ibrahim Terkemani et de Jérôme Bartolome – de Bab L’Bluz, dont le deuxième album, Swaken, est paru début mai. Entre rock, donc, mais aussi blues, funk, folk et rythmes de transe nord-africaine, le groupe aborde, armé notamment d’une mandole et d’un ribab (violon monocorde berbère) électriques, des sujets graves comme les lois marocaines sur l’héritage ou les inégalités hommes-femmes. Le morceau Iwaiwa Funk, lui, vise à nous rappeler que « la vie est courte » et « le ressentiment futile ».
« Casablanca », d’EYM Trio
« E » pour le pianiste Elie Dufour, « Y » pour le contrebassiste Yann Phayphet, « M » pour le batteur Marc Michel. Depuis près de quinze ans, au fil de tournées et de collaborations autour du monde, EYM Trio souffle un esprit nomade sur le monde du jazz. Après Bangalore (2022), qui faisait référence à la grande ville du sud de l’Inde, le groupe propose depuis mi-mai son cinquième album, Casablanca, dans lequel il se frotte aux musiques orientales au sens large et, dans le titre éponyme, aux sonorités marocaines en particulier. Un voyage musical accompagné visuellement par le dessinateur Simon Lamouret, qui a réalisé la pochette de l’album et le clip du morceau.
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Le festival Convivencia, des concerts au fil de l’eau
On retrouvera un peu de Maroc le long des canaux du Midi, du 29 juin au 23 juillet, lors du festival itinérant Convivencia, qui se décline à travers une vingtaine de concerts au fil de l’eau, de Montech (Tarn-et-Garonne) jusqu’à Frontignan (Hérault).
Ainsi, le 3 juillet à Toulouse, c’est le Franco-Marocain Sami Galbi qui donnera le tempo avec sa fusion de raï, de chaabi et d’électro. Puis, le 19 juillet dans le hameau du Somail (Aude), Dighya Mohammed Salem chantera la beauté du Sahara occidental – un territoire revendiqué par le Maroc – et les souffrances de l’exil.
Parmi les autres artistes africains présents en Occitanie lors de ce festival, citons encore le rappeur sud-africain Stogie T (le 3 juillet à Toulouse) et sa compatriote Pilani Bubu, accompagnée du groupe Marthe (le 11 juillet à Renneville, en Haute-Garonne). La programmation complète est à retrouver sur le site de Convivencia.