Cinq journalistes de la rédaction de France Télévisions ont été « mis en retrait » jusqu’au 8 juillet (le lendemain du second tour des élections législatives) par leur direction, pour avoir signé une tribune appelant à faire « front commun contre l’extrême droite », a appris l’Agence France-Presse auprès de la direction, vendredi 21 juin.
Ces cinq journalistes « ne traitent plus des sujets qui couvrent la campagne » électorale, mais ils « sont au planning », a précisé France Télévisions, qui leur reproche de ne pas s’être conformés au guide des pratiques professionnelles prônant la neutralité politique.
Mercredi, ces cinq membres, qui se revendiquent de la Société des journalistes (SDJ) de France 3 rédaction nationale, avaient signé une tribune de 90 médias, dont Mediapart ou L’Humanité, appelant à faire « front commun » contre l’extrême droite qui menace, selon eux, « la liberté de la presse ». « Partout (…) où l’extrême droite gouverne, celle-ci est violemment attaquée : interdiction de publication, destruction du secret des sources, multiplication des procédures-bâillons, censure, pressions et intimidations, assèchement des aides publiques à la presse », peut-on lire dans cette tribune.
« Cet appel au vote s’avère incompatible avec le traitement de la campagne électorale sur l’ensemble des supports de France Télévisions », est-il notifié aux intéressés, selon le courrier de la direction dont l’AFP a eu une copie. « Il en va de l’image d’impartialité des rédactions de France Télévisions », est-il précisé dans le courrier.
Selon la direction, cette SDJ n’est plus représentative depuis la fusion des rédactions.
La SDJ de la rédaction nationale de France Télévisions, qui regroupe des journalistes de France 2 et France 3, avait d’ailleurs rapporté, sur le réseau social X, n’avoir « pas été sollicités », ni avoir « signé cette tribune ».