les réactions contrastées des responsables des cultes

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« La dissolution de l’Assemblée nationale plonge notre pays dans une situation d’une gravité inédite. (…) Alors que les législatives devraient permettre un débat démocratique constructif, des délais trop courts et des promesses démagogiques irréalistes menacent de semer un profond désordre. » Comme l’illustre cette réaction du pasteur Christian Krieger, président de la Fédération protestante de France, dans un communiqué, l’incertitude politique actuelle préoccupe aussi les représentants des cultes français. Mais tous n’adoptent pas la même attitude.

Christian Krieger, pour sa part, choisit de renvoyer dos à dos « le racisme de l’extrême droite et l’antisémitisme de la gauche extrême ». « La paix, la dignité et la fraternité, que notre foi nous pousse à rechercher, ne peuvent s’ériger sur la haine ou la détestation ; ni celle d’une personne, ni celle des institutions démocratiques, ni celle de groupes stigmatisés, qu’ils soient juifs, musulmans ou étrangers », justifie ainsi le leader protestant, exhortant « chaque citoyen à exercer son droit de vote avec conscience et responsabilité ».

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) franchit un pas supplémentaire, en nommant les partis contre lesquels il appelle à faire barrage. « Ni le RN [Rassemblement national], ni LFI [La France insoumise], lit-on dans un communiqué sur son site, reprenant en partie des propos de son président, Yonathan Arfi, dans Le Monde. Le RN est un parti extrêmement dangereux, qui n’a jamais été un rempart contre l’antisémitisme : tout ce qui menace le cadre républicain et l’universalisme est fondamentalement dangereux pour les juifs. »

Quant au Nouveau Front populaire, il est, selon le communiqué du CRIF, entaché de « l’antisémitisme de LFI ». Si elle admet la mise en avant, par l’alliance de gauche, d’un projet de campagne « qui énonce noir sur blanc la lutte contre le racisme et l’antisémitisme », l’instance juive continue de trouver « indigne de faire comme si l’antisémitisme était une question secondaire, et non plus la ligne rouge fondamentale pour la gauche depuis l’affaire Dreyfus ».

« Supercherie »

La France insoumise s’est depuis longtemps attiré la colère des représentants du judaïsme, qui accusent ses leaders de cultiver une dangereuse ambiguïté. Jean-Luc Mélenchon avait par exemple raillé les « génuflexions » de certains politiques devant « les communautaristes du CRIF », en décembre 2019, ou encore assuré que l’antisémitisme était « résiduel en France », le 2 juin.

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