Plusieurs manifestations féministes contre l’extrême droite tenues à Paris et partout en France

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« Alertes féministes contre l’extrême droite », à une semaine du premier tour des élections législatives. Des dizaines de milliers de personnes, selon associations et syndicats, ont manifesté, dimanche 23 juin, à Paris et en France pour dénoncer le « danger » pour les droits des femmes que représenterait une victoire du Rassemblement national (RN). Associations féministes, syndicats et ONG dénoncent le « féminisme de façade » affiché par le parti l’extrême droite.

Arborant pour beaucoup du violet, couleur emblématique du féminisme, entre 13 000 personnes, selon la préfecture de police, et 75 000, selon les organisateurs, ont manifesté sous le soleil dans la capitale, à l’appel de plus deux cents associations (Fondation des femmes, Planning familial, #Noustoutes…), ONG (Oxfam, France Terre d’asile…) et syndicats (CGT, CFDT…).

En régions, 14 000 manifestants ont été recensés dans 41 rassemblements, de source policière. Samedi dernier, les défilés contre l’extrême droite à l’appel des syndicats avaient réuni entre 250 000 (autorités) et 640 000 (CGT) personnes en France, dont 75 000 à 250 000 à Paris.

« L’extrême droite au pouvoir s’attaque à l’IVG »

L’« alerte féministe » s’est matérialisée symboliquement par une alarme et des sifflets déclenchés à 16 heures par les manifestantes arborant pour beaucoup du violet, une couleur emblématique du féminisme. Avec, dans le cortège parisien, des pancartes « Ni mari ni patron, ni Marine ni Macron », « le machisme fait le lit du fascisme », et une majorité de femmes mais aussi des hommes, voire quelques garçons avec leur mère.

Cécile, 53 ans, agente SNCF et mère solo de quatre enfants, interrogée par Le Monde, était venue avec sa petite dernière pour marquer son attachement à « l’égalité sociale, les droits des femmes et le pouvoir d’achat ». « Chez nous les femmes travaillent, elles ont une place… c’est tout l’inverse de la vision de la famille du Rassemblement national », a-t-elle dénoncé.

« Comment les femmes peuvent voter Rassemblement national alors que c’est un parti qui est défavorable à l’IVG ? », a de son côté questionné Juliette, 42 ans, auprès du Monde. « On sait très bien ce que c’est la vision de l’extrême droite sur la place des femmes, leur choix de faire ou non des enfants », s’est indignée cette professeure d’histoire-géographie, en citant l’exemple « de l’Italie de Meloni et de la Hongrie d’Orban ».

Lire aussi l’entretien | Article réservé à nos abonnés « Marine Le Pen a su fidéliser un électorat féminin »

Egalement croisée dans le cortège parisien par Le Monde, la médecin Emmanuelle Piet, militante féministe à la tête du Collectif féministe contre le viol, mentionne « les droits reproductifs bien sûr », mais aussi « l’accès de tous à des soins, avec ou sans papiers », comme une des raisons qui l’ont conduite à manifester ce dimanche. « A chaque fois que l’extrême droite arrive au pouvoir quelque part, elle s’attaque au droit à l’avortement, je ne vois pas pourquoi il y aurait une exception française », a également déclaré à la presse Sarah Durocher, présidente du Planning familial.

Dévoiler « le véritable visage du RN »

Les leaders de la CFDT Marylise Léon, de la CGT Sophie Binet, du SNES-FSU Sophie Vénétitay ont aussi défilé à Paris pour dénoncer « le véritable visage du RN », comme l’« insoumise » Clémentine Autain, l’ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem ou encore l’actrice Corinne Masiero, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse. Etait également présente l’actrice Judith Godrèche, engagée contre les violences sexuelles et sexistes.

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À Bordeaux, quelque 2 000 manifestants, selon la préfecture, se sont retrouvés derrière une banderole « L’extrême droite doit reculer, pas nos droits ». A Toulouse, ce sont entre 880 personnes, selon la préfecture, et 1 500, selon les organisateurs, qui ont manifesté dans une ambiance festive. « Femme et jeune, la double peine » ou « Lesbiennes contre le fascisme », pouvait-on lire sur des pancartes.

Ils étaient au moins un millier à Lyon, scandant pour certains « RN sexiste, riposte féministe », quelques centaines à Rennes et à Strasbourg (450 selon la préfecture) avec parmi eux Christine Poret, 65 ans, enseignante à la retraite, qui estime que le RN souhaite « la domestication de la femme, (…) le retour de la femme dans ses fonctions primaires, biologiques ».

Pointé du doigt, le parti d’extrême droite a dénoncé cette semaine des « caricatures » et des « mensonges ». Dans une vidéo adressée à « toutes les femmes de France », son président, Jordan Bardella, a accusé mardi « l’extrême gauche » de « s’arroger le monopole des droits des femmes ».

Le Monde avec AFP

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