Derrière le « big bang de l’autorité » de Jordan Bardella, une rupture avec 40 ans de politiques scolaires

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Le premier ministre, Gabriel Attal, avait prôné, le 18 avril, un « sursaut d’autorité » à l’école, Jordan Bardella promet un « big bang » pour faire respecter ce principe, l’autorité, qui structure son programme pour l’institution scolaire. Reprenant, lors de la présentation du programme du Rassemblement national (RN), lundi 24 juin, des thématiques mises sur la table par le gouvernement, le président du parti d’extrême droite promet l’interdiction des téléphones portables – déjà proscrits par la loi à l’école et au collège – jusqu’à la fin du lycée, le soutien « systématique » des enseignants agressés ainsi que la poursuite des expérimentations sur le port de l’uniforme, dont le parti souhaite la généralisation depuis longtemps. Il va cependant beaucoup plus loin que la majorité actuelle en proposant, sans plus de précision, des « peines planchers » en conseil de discipline et, surtout, la création de centres « spécialisés » pour les élèves dits « perturbateurs ou harceleurs ».

Interrogé, Roger Chudeau, spécialiste des questions éducatives au RN, précise que ces établissements seraient destinés aux élèves après deux exclusions définitives, « pour tout le reste de leur scolarité obligatoire ». Ils accueilleraient également des élèves « radicalisés », pour lesquels le gouvernement actuel réfléchit depuis des mois à une solution de prise en charge en dehors des établissements scolaires, sans trouver une solution pratiquement et juridiquement viable.

Fidèle au discours décliniste qui sous-tend son programme éducatif depuis la création du Front national en 1972, le programme mis en ligne par le RN dénonce « les gouvernements successifs [qui] ont déconstruit l’école, entraînant un effondrement de son niveau » et promet de « restaurer l’excellence de l’école française ».

Hostile à la démocratisation scolaire

Jordan Bardella, qui appelle au respect des « spécificités » de l’école privée, promet ainsi la « restaur[ation] de l’école publique », à qui le parti d’extrême droite attribue de longue date une fonction patriotique. Il souhaite « remettr[e] l’accent sur la maîtrise des savoirs fondamentaux » : les sciences, le français et l’histoire, cette dernière ayant toujours eu une place de choix dans le projet frontiste. Député, Roger Chudeau avait par exemple déposé une proposition de loi visant à « rendre obligatoire l’affichage d’une carte de France et d’une frise chronologique dans les salles de classe », dénonçant une école où « le récit national le cède peu à peu à une forme d’analyse critique phénoménologique ».

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