Après une réunion autour d’Emmanuel Macron, le camp présidentiel penche pour le « ni-ni » à l’endroit du RN et de LFI pour le second tour
Lors d’une conférence téléphonique organisée à 14 heures, ce mardi, par Emmanuel Macron, réunissant les chefs de partis du camp présidentiel ainsi que le premier ministre, Gabriel Attal, une poignée de ministres de poids et quelques macronistes historiques comme Julien Denormandie, le camp présidentiel a esquissé la stratégie qui pourrait être appliquée à l’issue du premier tour des élections législatives, le 30 juin. Après s’être satisfait que la campagne n’avait fait les frais d’aucun « parasitage », et sans jamais évoquer les récents propos polémiques du chef de l’Etat sur le risque de « guerre civile » lié aux programmes des adversaires, Gabriel Attal a donné la parole aux forces en présence.
A en croire l’Elysée, un consensus s’est dégagé sur la ligne du « ni-ni », à savoir ni Rassemblement national (RN) ni La France insoumise (LFI) pour le second tour. Une tactique cohérente avec la lutte contre les « extrêmes » martelée jusqu’ici par le camp présidentiel. Selon toute logique, les candidats Renaissance, MoDem et Horizons pourraient avoir à se retirer afin de faire barrage au RN ou à LFI. Mais la ligne sera affinée circonscription par circonscription, prévient un participant à la conférence. Faut-il systématiquement laisser gagner un candidat Les Républicains susceptible ici ou là de se rallier au RN après le 7 juillet ? interroge un allié du président. Certains réclament aussi que, pour bénéficier d’un éventuel coup de pouce lors du second tour, les candidats socialistes ou écologistes, membres du Nouveau Front populaire, fassent « un geste » pour se distinguer de La France insoumise.
Quand bien même LFI n’a aucune chance de rafler la majorité absolue, le parti et son leader, Jean-Luc Mélenchon, font figure de repoussoir ultime. Une preuve de plus que le front républicain contre l’extrême droite a vécu. Présent lors de la conférence téléphonique, Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur, a pointé que les électeurs sont aujourd’hui bien souvent plus effrayés par LFI que par le RN.
« Tout le monde est bien d’accord pour rester sur le sujet du premier tour jusqu’au soir du scrutin ? », a questionné le chef de l’Etat décrit comme « calme » par les participants qui sont convenus de se réunir à nouveau au cours du week-end pour définir la stratégie précise qui sera appliquée au second tour. « Face à un bloc d’extrême gauche qui s’invective et un bloc d’extrême droite qui hélas fait preuve d’unité, nous n’avons pas le droit de nous diviser », a plaidé le président de la République. L’Elysée estime avoir le vent dans les voiles, observant une dynamique favorable dans les derniers sondages.