Aurélien Pradié quitte Les Républicains et s’ancre sur une ligne de droite sociale assumée

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Dans sa 1re circonscription du Lot, Aurélien Pradié mène sa campagne pour les élections législatives au volant de sa vieille 4L. Une habitude depuis 2017. Mais, ce mercredi 26 juin, le trublion de la droite a mis un coup de volant inattendu au milieu des routes des Causses. Le député sortant a annoncé son départ du parti Les Républicains (LR) dans un entretien donné lundi à La Dépêche du Midi. « Il est temps que je reprenne ma liberté », avance celui qui avait pris sa première carte à l’UMP (l’ancêtre de LR) à l’âge de 19 ans.

A l’époque, l’étudiant s’était engagé en politique à droite – dans un territoire marqué à gauche – par admiration pour Jacques Chirac, qu’il voyait enfant « comme Batman ». Aujourd’hui, il livre un constat implacable et cruel sur le parti où il vient de passer presque vingt ans de sa vie. « Le gaullisme n’est pas mort, il est plus vivant que jamais, mais LR est mort, assure l’élu de 38 ans. Pour la première fois de ma vie, j’ai déposé ma candidature aux législatives sans rattachement à un parti politique existant. J’ai repris ma liberté et ce n’est pas un signe anodin. »

Aurélien Pradié quitte Les Républicains, mais il a déjà trouvé un nouveau pied-à-terre avec son micro-parti, Du courage, créé en 2021 lors des élections régionales en Occitanie. « Nous sommes trente candidats, dont dix sortants, en France à ne pas se rattacher à LR présidé par Eric Ciotti, mais à Du courage. Cette structure logistique à la base devient aujourd’hui plus politique. C’est une graine pour la suite. »

« Le nom est rincé et abîmé »

Cette annonce ressemble à une petite surprise. Il y a encore quelques jours, M. Pradié semblait vouloir changer LR de l’intérieur. « Il y a de fortes chances que la droite que nous souhaitons reconstruire ne s’appelle plus Les Républicains. Le nom est rincé et abîmé, mais changer le nom sur le bocal ne suffit pas. La reconstruction du parti est en fait une refondation », confiait-il, le 12 juin, au Monde, à l’issue d’un premier bureau politique qui avait décidé l’exclusion d’Eric Ciotti.

Ce jour-là, le député sortant du Lot était l’un des plus sévères avec l’homme « qui avait trahi la droite » en acceptant un accord politique avec le Rassemblement national (RN). « On va le sortir de force du bureau du général de Gaulle », promettait Aurélien Pradié, défenseur de la ligne très chiraquienne du cordon sanitaire avec l’extrême droite. Aujourd’hui, M. Ciotti en est le nouveau partenaire et défend la mesure sur les carrières longues proposées par… Aurélien Pradié lors de la réforme des retraites en 2023, portant l’âge légal de départ à 64 ans.

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