La mobilisation graphique en soutien au Nouveau Front populaire : affiches, autocollants, stickers…

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« Salade tomate union », « Rance travail », « Bleu Blanc Blum », « Rien n’est plus doux qu’un bisou sur le front populaire ». Au lendemain des élections européennes et de la dissolution de l’Assemblée nationale, de nombreux visuels colorés assortis de slogans humoristiques ont fleuri dans les rues et sur les réseaux sociaux. Nées en dehors des partis politiques officiels, ces initiatives graphiques ont été lancées par des collectifs militants et des professionnels de l’image – graphistes, illustrateurs, artistes – pour promouvoir les idées et le programme du Nouveau Front populaire (NFP) pour les élections législatives.

Le collectif Formes des luttes a joué un rôle actif dans cette manufacture improvisée de communication politique. Ce groupe d’artistes, constitué au moment de la mobilisation contre le projet de réforme des retraites en 2019, est spécialisé dans ce qu’il appelle des « appels à l’image ». Des créations graphiques distillées sous forme d’autocollants ou d’affiches dans les manifestations.

Vincent Longhi, qui dirige un studio d’impression risographique parisien (Studio Fidèle, qui pratique cette technique de duplication reposant sur la méthode du pochoir), est l’un des autres artisans de cette mobilisation graphique dans le sillage du NFP. Au lendemain des élections européennes, il met son savoir-faire d’imprimeur et d’éditeur au service des idées portées par la nouvelle alliance politique de gauche.

Au même moment, Mathias Ribot et Geoffrey Dorne lancent 24×36.art, où chacun peut proposer des visuels militants. Mis en ligne le 12 juin, le site voit les demandes affluer. Sur les 2 000 visuels reçus, 300 ont été acceptés par les deux graphistes.

Couleurs, humour et messages positifs

« L’univers visuel des partis politiques est très pauvre », remarque Vincent Longhi. Face à « l’absence de création artistique » et à des « images institutionnelles et froides », le directeur du Studio Fidèle prône l’utilisation de couleurs, d’humour et des messages positifs. Cette créativité tranche avec la communication visuelle des autres formations politiques. « Le RN affiche des images très lisses et travaille sur des termes moins clivants. Et, à force de changement d’identité et maintenant d’incarnation, le parti macroniste a fini par neutraliser son identité de marque, au point qu’on ne sait plus comment les appeler », analyse Valerio Motta, responsable Web du Parti socialiste entre 2009 et 2012. « Les messages ultra-violents, les photos hors de propos ou les slogans dessinés à la main dans l’attente qu’on les mette en forme » ont été filtrés par les créateurs du site 24×36.art. Peu de visuels font référence aux questions de politique étrangère, comme la situation en Palestine.

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