les Hauts-de-Seine, une « France d’avant » sans candidat RN au second tour

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La nuit a été courte. Couché à 2 h 30, après la soirée électorale du premier tour des législatives, Jean-Didier Berger distribuait ses tracts dès 7 h 30, lundi 1er juillet au matin, à la gare de Clamart (Hauts-de-Seine), la ville de banlieue dont il est maire, pour convaincre les passants de voter pour lui lors du second tour, le 7 juillet. Pas une minute à perdre dans cette campagne éclair. « Je suis arrivé en tête dimanche soir, avec 39 % des voix, se félicite le candidat du parti Les Républicains (LR). C’est une bonne surprise. Mais je n’ai qu’un point d’avance sur mon concurrent de gauche. Alors chaque voix compte. » Un duel droite-gauche ultra-classique, entre un LR et un socialiste, Lounes Adjroud.

Dans les Hauts-de-Seine, la 12e circonscription ne constitue pas un cas à part. Quand tout le reste de la France est bousculé par un Rassemblement national (RN) triomphant, ce département de l’ouest parisien demeure, lui, fidèle aux clivages anciens. Il forme une sorte d’isolat, une petite « France d’avant » à l’écart des vents nouveaux.

Qu’on en juge. De tous les départements métropolitains, celui des Hauts-de-Seine est le seul où aucun candidat RN ne sera pas présent au second tour. Dans chacune des neuf circonscriptions encore en jeu, des représentants de la gauche se retrouveront face à des candidats de droite ou du centre droit, à l’ancienne. C’est aussi le seul département où un député LR « canal historique », Philippe Juvin, a été réélu dès le premier tour. Mieux encore, le parti d’origine gaulliste peut espérer y conquérir un ou deux sièges, à contre-courant total de son naufrage national.

Dernière spécificité, les macronistes, en pleine déroute ailleurs dans le pays, affichent ici une solide résistance. Ils ont obtenu d’emblée un élu, Pierre Cazeneuve, et les trois membres du gouvernement en lice ont réalisé de bons scores. Le chef du gouvernement, Gabriel Attal, fait la course en tête dans sa circonscription avec 43,8 % des voix, de même que le ministre des affaires étrangères, Stéphane Séjourné (46,1 %), et la porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot (39,9 %).

A quoi tient ce particularisme ? A la sociologie très spécifique de ce département qui englobe notamment La Défense, Neuilly-sur-Seine et Marnes-la-Coquette, évidemment. Avec Paris, c’est celui où le niveau de vie se révèle le plus élevé de France, selon l’Insee. En moyenne, la population y est à la fois aisée, fortunée et diplômée, avec 42 % de cadres parmi les 25-54 ans.

Un RN encore discret mais en progression

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