Brésil : le G20 réfléchit à la création d’une taxe sur les super-riches

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La présidence brésilienne du G20 avait commandé un rapport sur les détails et la faisabilité d’un impôt minimum coordonné sur les milliardaires du monde entier.

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Le Brésil assure actuellement la présidence des 20 principaux pays riches et en développement et le président Luiz Inácio Lula da Silva a placé les questions qui concernent le monde en développement, telles que la réduction des inégalités et la réforme des institutions multilatérales, au cœur de son programme.

La présidence brésilienne du G20 avait commandé pour juin dernier un rapport sur les détails et la faisabilité d’un impôt minimum coordonné sur les milliardaires du monde entier. Une première étape importante pour garantir l’engagement politique en faveur d’un véritable programme d’imposition des super-riches.

Que dit ce rapport ?

Dans la pratique, les personnes possédant plus d’un milliard de dollars d’actifs totaux devraient payer l’équivalent de 2 % de leur richesse en impôt sur le revenu, selon la proposition du rapport de Gabriel Zucman, un économiste français qui est aussi enseignant à Paris.

Le rapport indique que les milliardaires du monde entier paient actuellement l’équivalent de 0,3 % de leur fortune en impôts. Il indique qu’une taxe de 2 % permettrait de collecter 200 à 250 milliards de dollars par an au niveau mondial auprès d’environ 3 000 personnes, ce qui permettrait de financer des services publics tels que l’éducation le système de santé, ainsi que d’engager pleinement la lutte contre le changement climatique.

« Les super-riches paient proportionnellement moins d’impôts que les autres groupes socio-économiques« , ajoute Gabriel Zucman , et « cette pratique alimente les inégalités« . Il a qualifie un système fiscal progressif de « pilier essentiel de nos sociétés démocratiques » indispensable pour renforcer la cohésion sociale et la confiance dans les gouvernements.

Selon le nouveau rapport, les milliardaires détiennent actuellement l’équivalent de 13 % du PIB mondial, contre seulement 3 % en 1987

L’Union africaine, nouveau membre du G20, a exprimé son intérêt pour cette proposition, de même que la France et l’Espagne, la Belgique, et la Colombie,

Le fossé entre les super-riches et la majorité de la population mondiale s’est creusé depuis la pandémie de coronavirus, selon l’organisation de lutte contre la pauvreté Oxfam International, qui a fait l’éloge de ce nouveau rapport.

« Il s’agit d’une proposition sensée et sérieuse qui est dans l’intérêt économique stratégique de chaque gouvernement », a déclaré Amitabh Behar, directeur exécutif par intérim, dans un communiqué.

Enfin selon une étude réalisée en 2023 par le groupe de pression Tax Justice Network, les pays du monde entier pourraient perdre jusqu’à 4 800 milliards de dollars de recettes fiscales au cours de la prochaine décennie en raison de l’utilisation des paradis fiscaux par les particuliers et les entreprises. Un véritable défi à relever pour de nombreux pays déjà lourdement endettés.

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