Comment les camionneurs iraniens contournent-ils les sanctions de l’UE ?

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Cet article a été initialement publié en perse

Des activistes de l’industrie des transports iranienne ont confirmé que la part de l’Iran dans le transport routier était désormais éclipsée par celle de la Turquie, de la Géorgie et de la Grèce.

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Depuis l’imposition à l’Iran d’un embargo sur les assurances publiques par les États membres de l’UE, l’activité des camionneurs iraniens, qui était déjà en baisse depuis le début de l’année dernière, est désormais quasiment au point mort.

Un groupe de conducteurs iraniens a écrit il y a un an dans une lettre adressée à l’Autorité iranienne des transports routiers, que « les visas ne peuvent pas être obtenus auprès des ambassades sans la présence de spéculateurs ».

La France a également cessé de délivrer des permis pour les camions iraniens au début de l’année dernière.

Comment le boycott affecte-t-il les conducteurs iraniens ?

Les problèmes des camionneurs iraniens ne se limitent pas à l’obtention de visas, mais concernent également les contrats d’assurance, affirme Mahmoudi Sarai, le président du conseil d’administration de la Fédération iranienne du transport et de la logistique.

Lorsque les sanctions contre les banques et les assureurs publics iraniens ont été appliquées, il est devenu pratiquement impossible pour les autorités du pays d’émettre de nouvelles assurances Green Card.

La carte verte internationale – créée en 1949 et adoptée par l’Iran en 1970 – est indispensable aux camionneurs, car elle couvre l’assurance en cas d’accidents de la route et la protection contre les blessures.

Bien que l’Iran ait lancé des efforts pour créer une compagnie d’assurance privée dans le but de contourner la suspension du pays de la Convention de la carte verte, ceux-ci n’ont pas été fructueux jusqu’à présent.

Pourquoi si peu de camions iraniens circulent-ils encore sur les routes d’Europe ?

Si certains conducteurs iraniens possèdent toujours des visas dont la validité n’est pas expirée, ou parviennent encore à obtenir des visas après une longue attente, rares sont ceux qui disposent d’une assurance verte valide.

La police d’assurance est émise sur une base annuelle ou trimestrielle, selon le type du camion. Les véhicules dont la validité d’assurance n’est pas encore expirée ont encore la possibilité de circuler sur les routes européennes.

Selon le président du conseil d’administration de la Fédération iranienne des transports et de la logistique, beaucoup de camions iraniens sont désormais assurés via des intermédiaires ou des spéculateurs à la frontière bulgare à un prix trois fois supérieur.

Mohammad Egharlou, secrétaire général de la Fédération iranienne des transports et de la logistique, a également déclaré aux médias iraniens que de nombreux camionneurs iraniens essayaient de souscrire des polices d’assurance auprès de l’Irak, de l’Afghanistan et de la Turquie, à des prix nettement plus élevés.

« Même les visas des pays entretenant de meilleures relations avec l’Iran, tels que la Russie et la Biélorussie, ne sont pas délivrés directement par les entreprises et ne peuvent être obtenus que par l’intermédiaire de spéculateurs de visas », affirme un groupe de conducteurs dans une lettre publiée l’année dernière.

À qui cette situation profite-t-elle ?

« Les camions turcs ont remplacé les camions iraniens sur les routes européennes », a expliqué Mahmoudi Saray lors d’un entretien avec les médias iraniens.

« Les entreprises préfèrent faire appel à des chauffeurs étrangers venus de Turquie, de Géorgie, etc. pour transporter leurs marchandises. Ces camionneurs viennent en Iran avec une assurance verte, demandent des tarifs moins élevés, et mettent au chômage les chauffeurs de camions iraniens », ajoute-t-il.

Des activistes de l’industrie iranienne des transports ont confirmé que la part de l’Iran dans le transport routier était désormais éclipsée par celle de la Turquie, de la Géorgie et de la Grèce.

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Ali Mahmoudi Sarai, le président du conseil d’administration de la Fédération iranienne des transports et de la logistique, a annoncé l’imposition de nouvelles sanctions de l’UE contre l’Iran mardi dernier lors d’un entretien avec l’agence de presse ILNA.

Depuis un mois, le chargement de 182 marchandises européennes sur des camions iraniens est ainsi interdit sur la base des nouvelles sanctions.

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne

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