La zone euro : l’inflation au plus bas depuis plus de trois ans, la baisse de taux de la BCE est-elle imminente ?

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Cet article a été initialement publié en anglais

Le taux d’inflation annuel de la zone euro a baissé à 2,2 % en août 2024, mais l’inflation de base, tirée par les coûts persistants des services, reste tenace. Isabel Schnabel, membre du directoire de la de la BCE, appelle à la prudence concernant les réductions potentielles de taux.

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L’inflation dans la zone euro est tombée à son niveau le plus bas depuis plus de trois ans, intensifiant les spéculations selon lesquelles la Banque centrale européenne (BCE) pourrait bientôt envisager d’abaisser les taux d’intérêt.

Selon les données préliminaires d’Eurostat, l’indice harmonisé des prix à la consommation dans l’ensemble du bloc monétaire a observé une hausse de 2,2 % en glissement annuel en août 2024. Il s’agit du taux d’inflation annuel le plus bas depuis juillet 2021, avant qu’il n’atteigne un pic de 10,6 % en octobre 2022.

Il s’agit d’une baisse significative par rapport à la hausse de 2,6 % enregistrée en juillet, ce qui correspond aux attentes des économistes. Sur une base mensuelle, l’indice global a légèrement augmenté de 0,2 %, après une stagnation en juillet.

La baisse de l’inflation annuelle est principalement due à une chute brutale de 3 % des prix de l’énergie et à des effets de base favorables.

Si l’on exclut les composantes volatiles telles que l’énergie et les denrées alimentaires, l’inflation de base a légèrement diminué, passant de 2,9 % à 2,8 % en rythme annuel, atteignant ainsi son niveau le plus bas depuis avril 2024. Toutefois, sur une base mensuelle, l’inflation de base a connu une augmentation de 0,3 %, principalement en raison d’une hausse des prix des services.

Les dépenses liées aux services, qui constituent près de 45 % de l’indice harmonisé de la zone euro, ont augmenté de 4,2 % d’une année sur l’autre en août, contre 4 % précédemment, et ont connu une hausse mensuelle de 0,4 %.

« La politique monétaire devrait être progressive et prudente, car le niveau actuel de l’inflation globale sous-estime les défis auxquels la politique monétaire doit encore faire face », a déclaré Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, lors d’un discours prononcé vendredi en Estonie. Elle a souligné que l’inflation domestique reste élevée à 4,4 %, en grande partie en raison des pressions persistantes sur les prix dans le secteur des services, où la désinflation a effectivement stagné depuis novembre dernier.

Dans un communiqué séparé, Eurostat a indiqué que le taux de chômage pour la zone euro a baissé de 6,5 % à 6,4 % en août, ce qui est inférieur aux prévisions du marché de 6,5 %.

L’inflation en Allemagne et en France se contracte tandis que celle de la Belgique augmente

Parmi les États membres de la zone euro, l’Allemagne a joué un rôle important dans le ralentissement de l’inflation globale de la région en août.

L’indice harmonisé des prix à la consommation pour l’Allemagne est tombé à 2 % par an en août, soit nettement moins que les 2,3 % attendus.

Sur une base mensuelle, l’Allemagne a enregistré une déflation, les pressions sur les prix se contractant de 0,2 %, sous l’effet d’une forte réduction des prix de l’énergie.

En France, l’inflation était même repassée sous la barre symbolique des 2%, en août, sur un an, contre 2,3% un mois plus tôt. Un niveau qui n’avait pas été vu depuis trois ans, en août 2021.

Les autres États membres ayant enregistré une inflation mensuelle négative en août sont la Lituanie (-0,5 %), la Finlande (-0,5 %), la Lettonie (-0,4 %), l’Italie (-0,1 %), l’Autriche (-0,1 %) et le Portugal (-0,1 %).

À l’inverse, la Belgique a connu une poussée notable des pressions inflationnistes au cours du mois, son taux d’inflation harmonisé augmentant de 1,6 % par rapport à juillet 2024. Cette forte augmentation a marqué un tournant significatif par rapport à la baisse de 0,6 % observée en juillet et représente la plus forte hausse mensuelle depuis février 2024. Sur une base annuelle, la Belgique a enregistré le taux d’inflation le plus élevé, à 4,5 %, bien qu’il s’agisse d’une baisse par rapport aux 5,4 % de juillet, suivie par l’Estonie à 3,4 % et les Pays-Bas à 3,3 %.

Réactions du marché

L’euro est resté ferme face au dollar après la publication des données sur l’inflation, probablement soutenu par l’inflation persistante dans le secteur des services. À 11h15, heure d’Europe centrale, la monnaie unique s’échangeait à 1,1080 USD, maintenant la stabilité après deux sessions consécutives de baisse.

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Les rendements des obligations souveraines à 10 ans sont restés pratiquement inchangés en Allemagne après la baisse de jeudi, tandis qu’ils ont légèrement baissé de 3 points de base en France, en Italie et en Espagne.

Les actions européennes ont poursuivi leur tendance à la hausse vendredi, l’Euro Stoxx 50 gagnant 0,6 %, se positionnant ainsi pour une quatrième semaine consécutive de hausse. Parmi les valeurs les plus performantes de l’Euro Stoxx 50 figurent Adidas, LVMH et Amadeus IT, qui ont progressé respectivement de 1,6 %, 1,4 % et 1,1 %.

Parmi les indices nationaux, le CAC 40 français a augmenté de 0,6 %, le FTSE MIB italien de 0,5 % et le DAX allemand de 0,1 %, ce dernier ayant atteint de nouveaux records au-dessus de 18 950 points au cours de la séance du matin.

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