épisode 2/2 du podcast John Cale, une légende

Qui ne connaît pas ça ? « Hallelujah » est sans doute une des chansons les plus connues au monde aujourd’hui. Sa notoriété remonte à l’année 1994, l’année où le regretté Jeff Buckley l’a interprétée dans son premier et unique album, Grace. Le seul, en tout cas, qu’il ait publié de son vivant.

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En vérité, très peu de gens savaient alors que « Hallelujah » avait été créée pour la première fois dix ans auparavant, en 1984, par son auteur, Leonard Cohen. Elle figurait dans un album obscur intitulé « Various Positions », que très peu de gens avaient écouté, hormis les fervents de Cohen, qui était alors tombé dans une certaine disgrâce auprès du grand public. En particulier auprès de sa maison de disques américaine, dont le responsable d’alors avait jugé la publication inopportune. La branche européenne de CBS avait sauvé Cohen, comme elle avait et a encore si souvent sauvé des musiciens américains ignorés sur leurs propres terres.

L’histoire est curieuse, on en a même fait un documentaire, diffusé en salles à l’automne dernier, je vous en avais alors longuement parlé, c’était en octobre, et je n’y reviendrai pas.

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Quoi qu’il en soit, le premier à avoir senti tout le potentiel que recélait cette chanson, c’est le musicien britannique John Cale, qu’on vient d’entendre l’interpréter seul au piano « Hallelujah » en 1991. Vers la fin des années 80, John Cale vivait à New York, il était allé entendre chanter Cohen et il avait été comme retourné par cette chanson, et singulièrement par les connotations sexuelles des paroles de cette chanson, que peu de gens relèvent et auxquelles on ne pense pas du tout quand on entend chanter « Hallelujah » lors d’un mariage ou d’un enterrement. Le sens n’est ni clair ni littéral, il l’est rarement chez Cohen mais enfin il est question d’un roi détrôné attaché sur sa chaise, qu’on devine être l’amant d’une femme, un homme qu’elle a mis à ses pieds, un homme sans doute marié avec une autre et qu’elle veut réduire en pièces.

« Hallelujah » n’est pas une chanson spécialement cool, c’est un cri de désarroi transformé en cantique et c’est ce côté tordu, au fond, qui a certainement séduit John Cale.

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Je vous ai longuement parlé de John Cale, c’était dans l’émission de jeudi dernier. Je vous ai présenté l’étrange parcours de cet homme qui a fondé à New York, au milieu des années 60, le légendaire Velvet Underground avec Lou Reed, et dont on peut dire qu’il est le premier à avoir jeté un pont entre d’une part la musique contemporaine propre à l’avant-garde américaine, avec ses recherches sonores les plus extrêmes et, de l’autre, diverses formes de musique populaire, dont le rock’n’roll, bien sûr. Mais pas seulement. La musique baroque, le chant liturgique, aussi, et d’autres styles encore.

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John Cale publie un nouvel album, Mercy, comme pitié, dont les titres sont, en grande partie, le fruit de collaborations avec de jeunes musiciens qui vénèrent ce grand-père grinçant et sarcastique, un des parrains du punk rock, à sa façon, déchiré entre sa fascination pour la violence et la perversion et son aspiration à une délivrance lumineuse.

On peut citer parmi ces collaborateurs des noms comme la Californienne Weyes Blood ou les Londoniens de Fat White Family, que les auditeurs de Very Good Trip sur France Inter connaissent bien. Ce soir nous avons beaucoup de chance, puisque, à la veille du concert unique que John Cale va donner demain soir à Paris, à la Salle Pleyel, vous allez entendre l’entretien qu’il m’a accordé la semaine dernière. Il me faut préciser les conditions de cette interview, loin d’être idéale. John Cale était quelque part à Los Angeles, au téléphone. Quand je lui ai demandé de me décrire le paysage autour de lui, il m’a dit qu’il ne voyait rien, parce qu’il se trouvait dans une pièce sans fenêtres. La liaison n’était pas de très bonne qualité, c’est un euphémisme, mais enfin voilà, c’est tout ce qu’on nous a accordé.

Dans la playlist de France Inter


6 min

Programmation musicale :

John Cale :

  • « Hallelujah » extrait de l’album « Fragments of a Rainy Season »
  • « Night Crawling » extrait de l’album « Mercy »
  • « Moonstruck (Nico’s Song) » extrait de l’album « Mercy »
  • « Everlasting Days » (feat. Animal Collective) extrait de l’album « Mercy »

John Cale & Band : « Child’s Christmas in Wales – live, Zeche Bochum, 06.03.1983 » extrait de l’album « Live at Rockpalast (Live at Zeche Bochum 06.03.1983 »

John Cale :« Out Your Window » extrait de l’album « Mercy »