Après les quatre programmes de lied avec Lia Pale – “A Winter’s Journey”, “The Schumann Song Book”, “The Brahms Song Book” et “Sing My Soul (The Händel Song Book)”, j’ai décidé en mai 2021 de créer un cinquième et dernier programme dans ce genre d’adaptation de lied. Seulement, cette fois, pour
“The Blue Piano”, les originaux devaient venir de moi-même.
Grâce au spécialiste en littérature – et mon cousin – Peter Rusterholz, qui m’a donné des conseils décisifs pour la sélection, je me suis finalement concentré sur un seul thème, des poèmes (en langue allemande) qui parlent de musique et dont les auteur.e.s devaient avoir vécu avant 1945 pour des raisons juridiques de copyright. Ce n’était pas une mince affaire, car il n’existe même pas une seule anthologie sur le sujet. Les poètes et poétesses n’ont manifestement pas particulièrement aimé et rarement abordé la musique, qui lorsqu’elle a existé est presque toujours abstraite et ambiguë. Mais grâce à Internet, j’ai fini par trouver ce que je cherchais.
En juillet, le choix définitif était fait, les dix-sept poèmes datant tous des 18ème, 19ème et 20ème siècles. J’ai décidé d’écrire chaque jour une mélodie – et ce sans piano, c’est-à-dire sans harmonies – dans un laps de temps maximal de deux heures par jour. Dans un deuxième temps, il s’agissait de l’harmonisation, de la phrase au piano et de la forme, qui comprend toutes les introductions et les codas ainsi que les interludes. J’ai essayé de combiner le style romantique avec le mien, tout en restant en général plutôt « classique » et en évitant les accords de jazz.
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Pour ne pas me limiter dans ma créativité, je n’avais abordé les textes que de manière émotionnelle – comme source d’inspiration – et non « scientifique ». Heureusement ! Je n’ai pas été étonné de découvrir plus tard que, parmi cette sélection, Franz Schubert avait mis en musique Serafina an ihr Klavier, Franz Liszt Wer einsam steht im bunten Lebenskreise ou Alban Berg Die Nachtigall. Quant à The Blue Piano, il avait inspiré plus de soixante compositeurs.
Les parties de piano « originales » sont jouées par Soley Blümel (née en 2008), âgée de treize ans, et le jeune baryton Benjamin Harasko (né en 1995) est son partenaire. Nous avons travaillé sur les morceaux pendant une longue période, en apportant régulièrement de petites corrections. Mais en juin 2022, tout était dans la boîte.
Parallèlement, en décembre 2021, j’avais commencé à travailler onze des dix-huit morceaux pour notre « groupe » éprouvé, avec la percussionniste Ingrid Oberkanins et le bassiste Hans Strasser, et bien sûr Lia Pale – avec qui je travaille depuis dix ans maintenant. Et les deux jeunes Soley Blümel et Benjamin Harasko font ici leurs débuts. Mes cinq solistes préférés, les Slovaques Juraj Bartoš (trompette), Roman Jánoška (violon), Stano Palúch (violon), le Néerlandais Joris Roelofs (clarinette) et « notre » Mario Rom (trompette) ont tous été entendus sur des albums précédents. Les traductions anglaises des textes sont l’œuvre de la traductrice et chanteuse américaine Karin Kaminker, qui vit à Genève et fait partie du groupe depuis trente ans. Tout comme les bonnes âmes en arrière-plan, Julian Schoenfeld et Harald Tautscher.
Quant à savoir qui pourrait être Bulhelm Wisch, cela ne vous aura pas échappé…:-)
Vienne, 21 juillet 2022, Mathias Rüegg (extrait du communiqué de presse en anglais – traduction E. Lacaze / A. Dutilh)
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