La mélancolie kurde de Rusan Filiztek

Rusan Filiztek est avant tout instrumentiste, mais pas n’importe quel instrumentiste. Chaque instrument qu’il prend dans ses mains, il le transforme en langage musical extraordinaire. Ses premiers contacts avec les cordes viennent de son père qui lui apprend à jouer du saz, sorte de luth à manche longue.

Le saz comme prolongement de la voix

Le saz n’a pas une origine, il est multiple, peut se retrouver sous différents noms, différentes formes, dans différents pays. Il peut servir les musiques sacrées comme chez les Alevi, mais le plus souvent, le saz accompagne les musiques populaires. Rusan Filiztek l’utilise pour interpréter les chansons traditionnelles de différents répertoires, mais aussi comme instrument seul.

Rusan Filiztek est arrivé en France en 2015 pour continuer des études, notamment en ethnomusicologie, et a commencé à donner des concerts et surtout a commencé à chanter. Sa voix s’est mêlée à ses instruments et explore aujourd’hui des chants dans toutes les langues, notamment en français.

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Des chansons en kurde, turc, arménien ou français

Dans son album sorti en 2021 chez Accords croisés, on retrouve une chanson inspirée du répertoire traditionnel breton que Rusan Filitzek a découvert lors d’un festival et qu’il a choisi d’accompagner avec son saz. Pour le musicien, le plus important n’est pas l’authenticité ou l’appartenance à une communauté, une région ou un répertoire. Il se voit comme un troubadour, un barde, un Stranbej en kurde, un diseur de mélodies.

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Ces mélodies et musiques d’ailleurs, il les récolte là où il va. Car en plus d’être instrumentiste et chanteur, Rusan Filitzek est un voyageur. Avant de s’installer en France, il partait régulièrement sur la route découvrir les cultures voisines, en Géorgie, en Grèce, en Syrie, en Iran, en Irak ou en Arménie… Dans le livret de son disque, il dit :

“J’ai construit cet album avec toutes ces rencontres entre la Mésopotamie et la Grèce, entre le désert et la mer, et ici à Paris.”

Le musicien voyageur

Rusan Filiztek ne chantait pas, maintenant à chaque concert, sa voix vient toucher le cœur du public. Rusan Filiztek avait une identité, un kurde de Turquie, désormais il peut chanter des chansons d’amour en turc, en kurde, mais aussi un air arménien ou encore une mélodie sur les pêcheurs grecs.“Je ne parle pas grec, je ne parle pas arménien, mais je peux interpréter leur musique », peut-on encore lire dans le livret.

Et Rusan Filiztek le fait avec beaucoup d’honnêteté, d’humilité et un sens du partage très certainement développé au fil de toutes les rencontres qu’il a pu faire sur la route, notamment certains instrumentistes comme le joueur de duduk Artyom Minasyan que l’on entend en ouverture de son album.

Rusan Filiztek a reçu a été lauréat du Prix des Musiques d’Ici en 2019.

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