L’extase syncrétique de Yalla Miku

Bien loin de l’opulence rutilante des institutions financières et économiques de Genève, le label Bongo Joe nous permet de découvrir la richesse multiculturelle et musicale de la vie souterraine dans la cité helvétique. Magasin de disques, café, salle de concert, Bongo Joe est un des lieux d’échanges, de rencontre et de création de cet underground intercommunautaire. Dernier né de ses projets de dialogues syncrétiques et sans frontières, la formation Yalla Miku a été initiée par le fondateur de l’institution Cyril Yeterian, musicien et chanteur né à Beyrouth et par son complice du duo Cyril Cyril, le batteur Cyril Bondi.

Le binôme s’est associé cette fois au duo électro-kraut post-punk Hyperculte, composé de Simone Aubert de Tout Bleu et Massicot et du fondateur de l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp, Vincent Bertholet. Un quatuor de musiciens explorateurs rejoint par le joueur de guembri marocain Anouar Baouna, le joueur de krar érythréen Samuel Ades et le joueur de darbouka algérien Ali Bouchaki.

Avant la sortie le 31 mars du premier album de Yalla Miku, la formation dévoile deux titres en forme de conversation polyphonique et instrumentale de gnawa marocain, de mélodies guembri obsédantes et de riffs de krar baignés dans un élan punk de sonorités électroniques et de grooves krautrock à l’image d’Asmazate, un hymne transcendantal nous projetant dans les rues d’Asmara en Érythrée, un club krautrock des années 80 puis dans une transe cérémonielle gnawa.

Spéciales FIP


50 min