La deuxième chambre criminelle du Tribunal de première instance de Tunis a rejeté, hier, vendredi 13 décembre 2024, toutes les demandes de mise en liberté dans l’affaire dite Instalingo. Le procès a été reporté au 10 janvier.
Cette affaire, qui remonte à juin 2022, implique une société basée à Kalâa Kebira et spécialisée dans la création de contenu et la communication numérique. Les accusés incluent d’anciens fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, des hommes politiques, des blogueurs et des journalistes.
Pour rappel, la Cour de cassation avait récemment ordonné le transfert du dossier du Tribunal de première instance de Sousse 1 à celui de Tunis. Cette décision intervient alors que le dossier compte désormais plus de 40 suspects, accusés notamment de conspiration contre l’État, de blanchiment d’argent et d’autres délits graves.
En novembre dernier un mandat de dépôt avait été délivré par le premier juge d’instruction auprès du Tribunal de première instance de Tunis contre un homme d’affaires originaire de Sousse portant à 15 le nombre de mandats de dépôt émis dans cette affaire.
Accusations graves et transfert au Pôle antiterroriste
En juillet dernier, la Chambre d’accusation avait prononcé des inculpations contre 41 personnes, dont 14 en état d’arrestation, pour des accusations graves :
- Atteinte à la sécurité de l’État ;
- Tentative de changement de la forme de l’État ;
- Incitation à la violence armée ;
- Atteinte contre le président de la République.
En outre, 27 suspects font face à des accusations de blanchiment d’argent, tandis que 3 autres sont poursuivis pour enrichissement illégal.
Origines de l’affaire
L’affaire Instalingo a été initialement ouverte en juin 2022, après une décision du parquet d’ouvrir une enquête préliminaire contre 28 personnes, dont Rached Ghannouchi. La société Instalingo, au centre du dossier, est accusée d’avoir été impliquée dans des activités menaçant la sécurité nationale, notamment via la manipulation de l’opinion publique et le blanchiment d’argent.
Alors que le procès est prévu pour janvier, les autorités judiciaires poursuivent leurs investigations. Cette affaire complexe, mêlant des acteurs de différents secteurs, reste l’un des dossiers judiciaires les plus sensibles en Tunisie.