Plusieurs gouvernorats envisagent désormais d’interdire l’utilisation des smartphones dans les lycées et les écoles primaires, en réponse à une série d’incidents dramatiques ayant mis en lumière les problèmes de violence et de harcèlement au sein des établissements scolaires.
Le déclencheur de cette réflexion a été un événement tragique survenu le jeudi 28 novembre, lorsqu’un enseignant d’éducation islamique, exerçant dans un établissement à Chebba, gouvernorat de Mahdia, a mis fin à ses jours. Les témoignages recueillis révèlent que cet enseignant était victime de harcèlement constant, tant de la part des élèves que de personnes extérieures à l’institution.
Omar Nasr, secrétaire général du syndicat de l’enseignement secondaire à Mahdia, a exprimé des critiques fortes concernant cette situation. Lors de son intervention sur les ondes de Mosaïque FM, le mardi 3 décembre, il a souligné que des circulaires interdisant l’usage des smartphones existent déjà depuis un certain temps, mais n’ont jamais été appliquées de manière effective.
Il appelle désormais à l’adoption d’une législation claire, semblable à celle instaurée pendant les périodes d’examens, et insiste sur la nécessité de prendre des mesures fermes de la part du ministère de l’Éducation.
Omar Nasr a précisé que l’interdiction viserait uniquement les smartphones, tandis que l’usage des téléphones classiques resterait permis, afin de permettre aux parents de rester en contact avec leurs enfants en cas d’urgence.
Dans plusieurs établissements, des mesures ont déjà été prises. Par exemple, au lycée Abu al-Qasim al-Shabi à Fériana et dans une école préparatoire de la même région, l’usage des smartphones par les élèves a été formellement proscrit.
Enfin, Nabil Rahali, secrétaire général adjoint du syndicat, a dénoncé le manque de réactivité des administrations face aux violences et harcèlements dont les enseignants sont victimes, soulignant une absence de mesures concrètes et une inertie dans la gestion de ces crises.