Publié le 20 septembre 2024
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« De janvier à avril 2024, près de 6 000 Camerounais ont immigré au Canada », confirmant « une tendance exacerbée » portant « à plusieurs centaines de milliers de personnes le nombre de Camerounais ayant choisi de s’exiler » vers ce pays et d’autres « depuis près de deux décennies », a déclaré Célestin Tawamba, le président du syndicat patronal camerounais Gecam. « Le patronat camerounais est particulièrement préoccupé par cette migration massive » des travailleurs qualifiés et par « ses conséquences sur la croissance économique du pays », a-t-il dit.
Précieuses ressources humaines
En 2020, le Cameroun a perdu environ 23 000 professionnels qualifiés, soit 2,2 % de sa population active qualifiée, selon un récent rapport du ministère camerounais de l’Économie, citant des chiffres de l’Organisation Internationale du Travail (OIT). « Ce phénomène, qui se caractérise par le départ des talents les plus qualifiés vers les pays développés, prive l’économie camerounaise de précieuses ressources humaines », affirme ce rapport.
Le syndicat patronal a écrit au ministère en charge des affaires étrangères « pour discuter des mesures potentielles pour atténuer (les) effets » de la migration des travailleurs camerounais, a indiqué mercredi le patron du Gecam.
Au-delà des mouvements internes sur le continent africain, le nombre de migrants africains vivant en dehors de la région a plus que doublé depuis 1990, avec 11 millions résidant en Europe, 5 millions en Asie et 3 millions en Amérique du Nord, selon le rapport 2024 de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).
À l’échelle du continent, près de six jeunes Africains sur dix pensent à quitter leur pays dans les trois ans, la recherche d’emploi arrivant en tête de leur motivation (43 %) et les Etats-Unis en tête des destination citées (37 %), selon un récent sondage de la Ichikowitz Family Foundation, basée à Johannesburg.
(Avec AFP)