Publié le 26 juin 2024
Lecture : 2 minutes.
Le président kényan William Ruto s’est engagé à réprimer fermement la « violence et l’anarchie » après les nouvelles manifestations contre ses projets de taxes, marquées par au moins 5 morts selon des ONG et par une intrusion chaotique au Parlement à Nairobi.
« Manifestations détournées »
La principale coalition d’opposition, Azimio, a accusé le gouvernement d’avoir « déchaîné sa force brute contre les enfants de notre pays ». « Le Kenya ne peut pas se permettre de tuer ses enfants simplement parce qu’ils demandent de la nourriture, un emploi et une oreille attentive. La police doit donc immédiatement cesser de tirer sur des enfants innocents, pacifiques et non armés », a souligné Azimio dans un communiqué.
« Nous apporterons une réponse complète, efficace et rapide aux événements de trahison d’aujourd’hui », a déclaré William Ruto lors d’un point presse dans la capitale Nairobi, affirmant que les manifestations avaient été « détournées par des personnes dangereuses. « Il n’est pas normal, ni même concevable, que des criminels se faisant passer pour des manifestants pacifiques puissent faire régner la terreur contre le peuple, ses représentants élus et les institutions établies par notre constitution, et s’attendre à ne pas être inquiétés », a-t-il ajouté.
« La voix de la jeunesse »
Le chef de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a exprimé sa « profonde préoccupation » et a appelé le pays à s’abstenir de toute nouvelle violence.
À Washington, la Maison Blanche a condamné « la violence sous toutes ses formes » et appelé au calme, a indiqué une porte-parole du Conseil de sécurité nationale. « Les États-Unis surveillent de près la situation à Nairobi », a-t-elle ajouté.
Le secrétaire-général de l’Onu, Antonio Guterres, s’est dit « profondément préoccupé » par les violences et « attristé » par les morts et les blessés signalés.
La tension est allée crescendo dans la journée dans le centre d’affaires de Nairobi pour cette troisième manifestation en huit jours du mouvement « Occupy Parliament » (« Occuper le Parlement ») opposé au projet de budget 2024-25 et à ses nouvelles taxes.
D’autres manifestations se sont tenues dans plusieurs autres villes, notamment dans les fiefs de l’opposition.
« Occupy Parliament » a été lancé sur les réseaux sociaux peu après la présentation au Parlement le 13 juin du projet de budget 2024-2025 prévoyant notamment une TVA de 16% sur le pain et une taxe annuelle de 2,5% sur les véhicules particuliers. Pour le gouvernement, les taxes sont nécessaires pour redonner des marges de manœuvre au pays, lourdement endetté.
la suite après cette publicité
Après un début de contestation, le gouvernement a annoncé le 18 juin retirer la plupart des mesures, mais les manifestants demandent le retrait intégral du texte. Le mouvement s’est transformé en une contestation plus large de la politique du président Ruto.
(Avec AFP)