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Au Sénégal, le ministre de la Justice remet en cause la loi d’amnistie de Macky Sall

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Publié le 14 décembre 2024

Lecture : 2 minutes.

« Que ces morts [entre 2021 et 2024 lors de violences politiques] puissent rester impunies, ce serait un mauvais signal. Ce serait asseoir un climat d’insécurité. Nous allons nous assurer que toute la lumière soit faite » sur ces événements, a déclaré, samedi 14 décembre, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, devant les députés sénégalais. « Les responsabilités seront situées et les commanditaires répondront de leurs actes », a-t-il ajouté. Il s’exprimait devant la nouvelle Assemblée nationale, issue des législatives de novembre, remportées par le parti présidentiel (Pastef) avec 130 des 165 sièges.

Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a été élu fin mars, au terme de trois années de confrontation avec le pouvoir du président Macky Sall (2012-2024), qui ont fait des dizaines de morts, selon des ONG et l’opposition d’alors. Élu en 2012 et réélu en 2019, Macky Sall avait entretenu le flou sur sa volonté de briguer un troisième mandat en 2024. L’hypothèse de sa candidature avait rencontré une forte opposition au nom du respect de la Constitution sénégalaise.


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Révision de la Constitution

Le Sénégal avait déjà connu, depuis 2021, des épisodes de troubles meurtriers provoqués par ce bras de fer entre l’ancien opposant Ousmane Sonko – aujourd’hui Premier ministre – et l’ex-pouvoir, conjugué au flou maintenu par Macky Sall sur un troisième mandat et aux tensions sociales. Des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines arrêtées.

Une loi d’amnistie couvrant ces faits, à l’initiative de Macky Sall, a été votée en mars dernier, avant le scrutin. Cette loi était destinée à la décrispation dans un contexte de vives tensions à l’approche de la présidentielle. Elle a permis de faire sortir de prison des centaines de personnes écrouées au cours de trois années de confrontation, dont Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre, Ousmane Sonko, qui ont cependant promis de l’abroger.

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Par ailleurs, les nouveaux députés ont adopté samedi une révision de la Constitution supprimant deux institutions consultatives, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) et le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), jugées « budgétivores » par le pouvoir. « Les ressources libérées [par cette suppression] seront redéployées » vers des secteurs qu’« il appartiendra au gouvernement [d’]identifier », a déclaré le ministre Ousmane Diagne.

Le même projet de loi visant la suppression de ces deux institutions avait été rejeté début septembre par l’ex-Assemblée nationale, dissoute en septembre, dans laquelle le pouvoir issu de la présidentielle de mars ne disposait pas de la majorité requise. Le nouveau pouvoir sénégalais prône un souverainisme et un panafricanisme de gauche au service de la justice sociale.


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(avec AFP)

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