‘Ce qui s’est passé était délibéré’, affirment des pèlerins tunisiens

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Plusieurs pèlerins tunisiens ont dénoncé de graves dysfonctionnements lors du Hajj de cette année, qualifiant la situation de « crime » et imputant la responsabilité principale aux accompagnateurs. Les témoignages recueillis, mercredi 19 juin 2024, lors d’interventions téléphoniques sur le programme « Politica » de la radio Jawhara FM révèlent une organisation défaillante et des manquements préoccupants.

Haj Lmajid a expliqué que tout semblait bien organisé au départ, mais des problèmes ont surgi au campement de Arafat. « On nous a demandé de ne pas quitter le camp en raison des températures élevées », a-t-il précisé. Toutefois, après la prière du Maghreb, les portes ont été ouvertes sans qu’aucun accompagnateur ne soit présent pour guider les pèlerins. Haj Lmajid a affirmé que cette situation était délibérée, évoquant des propos d’un accompagnateur indiquant un retrait intentionnel pour piéger un responsable récalcitrant à augmenter le nombre d’accompagnateurs dans la délégation officielle.

Haj Monji a également pris la parole, décrivant une scène de chaos lors de la sortie du camp à Arafat, surtout avec l’obscurité tombante. « L’obscurité a provoqué des bousculades parmi les pèlerins de différentes nationalités et la perte de plusieurs d’entre eux », a-t-il rapporté, soulignant l’absence totale d’accompagnateurs à ce moment critique. Malgré ces incidents, il a salué le travail exemplaire des guides religieux de la délégation officielle.

En réponse à ces événements, le député Yassin Mami a annoncé que des auditions seront organisées avec les ministères des Affaires religieuses et des Affaires étrangères pour faire la lumière sur les incidents survenus durant le Hajj et la mort de plusieurs pèlerins. Il a insisté sur la nécessité d’identifier les insuffisances et de trouver des solutions radicales pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent.

Yassin Mami a également critiqué le manque d’informations officielles concernant la vérité sur ce qui s’est passé, malgré la présence du ministre des Affaires religieuses sur place. Il a mis en lumière le phénomène croissant des organisations parallèles du Hajj via des visas touristiques sans accompagnement adéquat, et a plaidé pour que l’État reste le principal organisateur de ces voyages, tout en suggérant une possible libéralisation partielle sous contrôle étatique.

Pour rappel, plus de 550 pèlerins sont morts lors du hajj à La Mecque, sous une chaleur torride atteignant près de 52°C. Au moins 323 étaient égyptiens, la plupart succombant à des malaises liés à la chaleur. 60 jordaniens et 35 tunisiens sont également décédés. Ce lourd bilan de 577 morts souligne la nature éprouvante de ce pèlerinage annuel.

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