Le président tunisien Kaïs Saïed a reçu hier au Palais de Carthage le chef du gouvernement, Kamal Maddouri, pour discuter du programme de la visite que ce dernier s’apprête à effectuer à Pékin. Cette rencontre intervient à la veille du neuvième Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), qui se tiendra dans la capitale chinoise du 4 au 6 septembre.
Cette visite s’inscrit dans la continuité de la visite d’État que Saïed avait effectuée en Chine du 28 mai au 1er juin 2024, marquant le début d’un partenariat stratégique entre la Tunisie et la Chine, couronné par la signature de plusieurs accords bilatéraux.
La récente visite du président Saïed en Chine a permis d’établir des relations de partenariat stratégique entre les deux pays, ainsi que la signature de nombreux autres accords.
Le président a souligné les domaines prioritaires de cette coopération, notamment les transports, la santé et les infrastructures. Des discussions sont en cours pour l’acquisition de bus afin de soulager les difficultés des Tunisiens, ainsi que pour le projet du pôle de santé des Aghlabides.
Ce rapprochement sino-tunisien intervient à un moment où les relations de la Tunisie avec ses partenaires européens traditionnels connaissent des tensions. Face aux désaccords persistants avec l’UE sur la question migratoire, la Tunisie trouve dans la Chine un partenaire plus accueillant et enclin à soutenir son économie.
Les perspectives offertes par cette coopération sont multiples. Parmi les projets notables, on peut citer le centre hospitalier de Sfax, les centres culturels et sportifs de Ben Arous et d’El Menzah 6, ainsi que le bâtiment des Archives nationales à Tunis.
A ceux-là s’ajoutent les infrastructures construites par des entreprises chinoises, comme le futur nouveau pont de Bizerte. Au-delà, les deux pays envisagent d’explorer de nouvelles opportunités dans des secteurs clés tels que la santé, les transports, l’agriculture ou les énergies renouvelables.
Au-delà des enjeux économiques, ce rapprochement géopolitique représente également un moyen pour la Tunisie de diversifier ses partenariats et de se positionner comme un acteur incontournable dans la région. Alors que la Chine cherche à renforcer son influence en Afrique à travers son initiative des « Nouvelles routes de la soie », la Tunisie peut tirer parti de cette dynamique pour affirmer son rôle et sa souveraineté.
Cependant, ce virage sino-tunisien ne se fera pas sans défis. La Tunisie devra faire preuve de discernement et de stratégie pour tirer le meilleur parti de cette coopération émergente, tout en préservant ses relations historiques avec l’Occident.
Mais face aux incertitudes qui pèsent sur son avenir économique et géopolitique, ce rapprochement avec la Chine apparaît comme une opportunité à saisir pour la Tunisie.