Selon les dernières données du centre IFEDA, rapportées aujourd’hui par l’agence TAP, le paysage associatif tunisien, riche de 25 080 organisations actives, se trouve au cœur d’un débat national. D’un côté, une effervescence civique remarquable se dessine, avec une prédominance d’associations culturelles, éducatives et sportives. De l’autre, des inquiétudes croissantes sur l’influence étrangère soulèvent des questions cruciales concernant l’avenir de ce secteur vital.
La capitale Tunis, véritable poumon associatif du pays, abrite plus de 5 000 associations, témoignant d’une concentration urbaine du dynamisme civil. Cependant, cette vitalité est loin d’être uniforme, révélant des disparités régionales, certaines zones comme Zaghouan demeurant en marge de ce mouvement.
Néanmoins, ce tableau apparemment florissant est assombri par une controverse grandissante. Le président Kais Saied, fer de lance de cette remise en question, a récemment mis en lumière des chiffres alarmants : 2,366 milliards de dinars de financements étrangers auraient afflué vers les associations entre 2011 et 2022. Ces révélations soulèvent des questions épineuses sur la souveraineté et l’indépendance du tissu associatif tunisien.
Face à cette situation, le monde politique s’agite. Un projet de loi, porté par dix députés, vise à renforcer la transparence financière des associations. Mais cette initiative, loin de faire l’unanimité, cristallise les tensions entre ceux qui appellent à une régulation plus stricte et les défenseurs des libertés associatives, qui y voient une menace pour la société civile.