Entre gueule de bois et théorie du complot !

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Le lendemain de l’arrestation brutale de l’avocate Sonia Dahmani, diffusée en direct sur France 24, de nombreux opposants au président Kaïs Saïed se sont rassemblés, anticipant que le reste de l’élite dirigeante tunisienne se réveillerait avec un sentiment amer. Le parfum de la Révolution du Jasmin semble s’estomper.

En plus de l’arrestation de Sonia Dahmani, celle de deux chroniqueurs, Borhen Bessais et Mourad Zghidi, le même soir du 11 mai a déclenché une vague de colère au sein de la société civile tunisienne. Avocats, journalistes et politiciens se sont unis pour dénoncer cette atteinte flagrante à la liberté d’expression, valeur fondamentale pour laquelle le peuple tunisien s’est battu lors de la révolution.

Une manifestation en solidarité avec les prisonniers politiques s’est tenue dimanche 12 mai, catalysée par les arrestations de la veille. Des centaines de manifestants ont réclamé un climat politique sain pour des élections libres et équitables, incluant la fin des restrictions à la liberté de la presse et des libertés politiques.

Dans un climat de plus en plus tendu, l’appel à la grève lancé par les avocats de Tunis s’est étendu à l’échelle nationale ce lundi 13 mai. Entre l’expulsion brutale des Subsahariens et les arrestations musclées des voix dissidentes, Kaïs Saïed s’est enfoncé dans une piscine de critiques venant de tous les horizons.

Cependant, la classe élite partisane de Kaïs Saïed résiste et voit les choses différemment. Elle suggère que l’arrestation de Sonia Dahmani découle d’une initiative isolée des forces de l’ordre, laissant supposer une implication d’un réseau de pouvoir, qui agit en coulisses pour influencer les décisions politiques et économiques de la Tunisie.

Pour plusieurs partisans de Kaïs Saïed, le choix du moment et la manière dont les forces de l’ordre ont procédé à l’arrestation de l’avocate suggèrent qu’il y avait une volonté interne de ternir l’image de l’État tunisien. En effet, la théorie avancée est que le fait que l’arrestation ait été effectuée en présence d’une journaliste de France 24 qui couvrait l’événement en direct laisse penser que cette action visait à porter atteinte à la réputation du pays.

Treize ans après, les faits sont là ! La société civile tunisienne est plus que jamais déterminée à se battre pour rétablir le droit fondamental de la liberté d’expression. Il est temps de revoir le Décret-loi 54, car la Tunisie ne peut plus se permettre de reculer sur ce terrain.

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