Bouleversé, il m’est impossible d’écrire ma chronique habituelle. Que mes lecteurs m’en excusent. Peut-être partageront-ils ma peine et mon incompréhension.
J’ai beaucoup de peine ce matin. Pas seulement de la peine à écrire. Plutôt de la peine tout court. Comment parler d’autre chose que de la sentence qui s’est abattue sur deux amis, deux collègues, deux journalistes ?
Ils iront bien sûr devant une cour d’appel et s’il le faut en cassation. Ils défendront leurs droits jusqu’au bout, c’est certain.
Il n’en reste pas moins que mon incompréhension est totale et massive. Je ne comprends pas. Je ne sais pas si la tristesse l’emporte sur l’inquiétude ou s’il s’agit plutôt de sidération tout court.
Je ne comprends pas. Je ne vais pas me lancer dans des analyses savantes ou interpeller qui que ce soit. J’avoue simplement mon émotion et le fait que je suis bouleversé.
Il m’est impossible d’écrire ma chronique habituelle. Au fond, il serait indigne de vous parler des jacarandas de l’avenue, du prix des mûres ou des édifices qui menacent ruine. Je suis franchement sidéré et ma tristesse est aussi profonde qu’un spleen baudelairien, un spleen de mai aux accents de requiem.