Gaza : les États-Unis pressent pour une trêve, dissension en Israël sur la stratégie contre le Hamas

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Publié le 10 juin 2024

Lecture : 3 minutes.

Pour les États-Unis, obtenir une trêve à Gaza est désormais prioritaire. Washington porte une demande de vote au Conseil de sécurité appelant Israël et le Hamas à faire taire les armes et a couplé cette requête par l’envoi dans la région du secrétaire d’État, Antony Blinken. Selon des sources diplomatiques, le vote sur ce texte soutenant le plan dévoilé à la fin de mai par le président américain, Joe Biden, est envisagé pour ce 10 juin, mais n’a pas été confirmé par la présidence sud-coréenne du Conseil.

Selon la troisième version vue par l’AFP, le texte prévoit une première phase avec un cessez-le-feu « immédiat et complet », libération des otages emmenés par le Hamas et « échange » de prisonniers palestiniens, retrait de l’armée israélienne des « zones peuplées de Gaza », et entrée de l’aide humanitaire. Si cette phase prend plus de six semaines, le cessez-le-feu sera maintenu « aussi longtemps que les négociations se poursuivront ».


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Nouvelle rencontre entre Blinken et Netanyahou

En parallèle, Antony Blinken est attendu dans la région pour poursuivre les efforts de paix, mais sans garantie au vu des divisions au sein du cabinet du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et du silence du Hamas. Il sera d’abord reçu au Caire par le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, avant de rencontrer Netanyahou à Jérusalem.

Ces entretiens interviennent au lendemain de la démission de Benny Gantz du cabinet de guerre, dernier signe d’une division croissante en Israël sur la manière de combattre le mouvement islamiste palestinien Hamas au neuvième mois de conflit. Benny Gantz exige l’adoption d’un « plan d’action » d’après-guerre. Cette démission de Gantz ne devrait pas, dans l’immédiat, provoquer de grands bouleversements politiques, la coalition gouvernementale disposant toujours d’une majorité au Parlement avec l’appui des formations d’extrême droite.

D’autant que la libération le 8 juin des quatre otages conforte Netanyahou dans sa stratégie militaire. L’annonce de son rival survenue après que les forces spéciales israéliennes ont affronté à l’arme lourde des combattants palestiniens dans le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza.

274 Palestiniens tués pour libérer 4 otages

De nombreux Israéliens ont pleuré de joie en apprenant la libération des otages. L’armée a diffusé des images montrant ces derniers embrassant les membres de leur famille, et le service de presse du gouvernement a publié des images du Premier ministre leur rendant visite à l’hôpital.


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Côté israélien, un policier a été tué dans l’opération. Le ministère de la Santé du Hamas a lui affirmé que 274 personnes avaient été tuées et 698 blessées, dénonçant un « massacre » dans une zone densément peuplée du territoire palestinien. Ce bilan n’a pas pu être vérifié de manière indépendante.

L’armée a laissé derrière elle un spectacle de désolation, selon des images de l’AFPTV: voitures calcinées, bâtiments éventrés ou en ruines, incendies et décombres fumants. Des hommes se frayent un chemin entre les débris pour tenter d’éteindre des flammes ou secourir des blessés, d’autres sont rassemblés autour de corps enveloppés dans des couvertures.


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Plus de 37 000 tués par l’armée israélienne

Dimanche, les opérations de l’armée israélienne se sont poursuivies à Gaza. Une frappe sur une maison dans la ville de Gaza a fait cinq morts, dont une femme enceinte de huit mois dans la nuit du 9 au 10 juin, a affirmé un porte-parole des services de sécurité civile palestiniens. Dans le même temps, l’armée américaine a annoncé la reprise du largage de l’aide humanitaire, avec 10 tonnes de rations larguées dans le nord de la bande de Gaza. Le 8 juin, elle avait dit avoir repris la livraison, à partir d’une jetée temporaire, de l’aide humanitaire « indispensable » aux 2,4 millions d’habitants qui risquent la famine.

Au moins 37 084 Palestiniens, essentiellement des civils, ont été tués depuis le 7-Octobre, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas. L’attaque menée ce jour-là par des commandos du Hamas infiltrés depuis le territoire palestinien a entraîné la mort de 1 194 personnes en Israël, en majorité des civils, selon un décompte à partir de données officielles. Lors de cette attaque, 251 personnes ont été emmenées comme otages. Après une courte trêve en novembre ayant permis la libération d’une centaine d’entre eux, 116 otages sont toujours retenus dans la bande de Gaza, dont 41 sont morts, selon l’armée israélienne.

(avec AFP)

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