Publié le 5 août 2024
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L’Afrique est assurée d’obtenir la cinquième médaille de son histoire lors du tournoi olympique de football masculin, le 8 ou le 9 août prochain. Sera-t-elle en or, comme le Nigeria et le Cameroun (1996 et 2000), en argent, ce que constituerait une première, ou en bronze, comme l’ont déjà fait le Ghana en 1992 à Barcelone et le Nigeria en 2016 à Rio de Janeiro ? On sera un peu plus avancé dans la soirée du 5 août, après la seconde demi-finale qui opposera la France à l’Égypte à Décines-Charpieu, près de Lyon.
Cette journée, qui pourrait se révéler historique pour le football africain, débutera par le match entre le Maroc et l’Espagne, au Stade Vélodrome de Marseille. Les Lionceaux de l’Atlas, dont ce sera la première apparition à ce niveau, ont assuré leur présence en demi-finale grâce à un large succès face aux Etats-Unis (4-0, le 2 août), leur troisième lors de ces jeux Olympiques de Paris. Les Marocains, à l’attaque la plus prolifique du tournoi (10 buts)- dont la moitié pour le seul Soufiane Rahimi, meilleur réalisateur de la compétition- vont tenter de faire aussi bien que leurs aînés, lesquels avaient fait chuter l’Espagne en huitièmes de finale de la Coupe du Monde 2022 au Qatar (0-0, 3-0 aux tirs au but).
Le Maroc possède la meilleure attaque du tournoi
Le défi semble accessible pour les Nord-africains, face à un adversaire tombeur du Japon au tour précédent (3-0). « Il faut s’attendre à un match serré, d’où il me semble difficile d’extraire un favori. Les deux équipes ont des qualités techniques et tactiques, mais à ce stade des demi-finales, cela se jouera également physiquement et mentalement », prévient Rachid Loustèque, le sélectionneur marocain de la Somalie qui suit de très près les performances des Lionceaux. « Le Maroc dégage lors de ces JO une certaine maturité. Il est capable de proposer différents systèmes de jeu, il sait s’adapter à ses adversaires, et c’est pour cela que ses chances d’atteindre la finale me semblent aussi élevées que celles de l’Espagne. » Plusieurs internationaux marocains – le gardien Munir Mohamedi, le défenseur Achraf Hakimi et les attaquants Abde Ezzalzouli et Ilias Akhomach – sont par ailleurs nés en Espagne, y ont tous effectués leurs débuts professionnels, et les deux derniers évoluent respectivement au Betis Séville et à Villareal.
Les pronostiqueurs pourraient être tentés de faire de l’Espagne le favori de cette confrontation olympique, trois semaines après le titre obtenu par la sélection A lors de l’Euro en Allemagne. « Ce n’est pas mon avis. Des deux demi-finales, Maroc-Espagne est la plus équilibrée. Je rappelle qu’au premier tour, les Espagnols ont chuté face à l’Egypte (1-2), et je crois vraiment que les Lionceaux se qualifieront pour la finale », reprend Rachid Loustèque.
L’Egypte a déjà échoué deux fois en demi-finales
Mais contre qui ? Le technicien imagine déjà un France-Maroc en finale. « Les Français sont chez eux, ils ont une très belle équipe, et je pense que la tâche sera compliquée pour les Egyptiens. » Les Pharaons sont pourtant invaincus depuis le début du tournoi, terminant même en tête de leur groupe après des succès face à l’Ouzbékistan (1-0) et l’Espagne (2-1) et un match nul contre la République Dominicaine (0-0). En quarts de finale, ils ont éliminé le Paraguay (1-1, 5-4 aux tirs au but), et Thierry Henry, le sélectionneur français, dont l’équipe n’a encaissé aucun but depuis le début des JO prend très au sérieux ceux qu’ils a qualifiés de « brésiliens de l’Afrique. Eux, ont l’habitude d’être favoris, de ce genre de situation, et rien ne sera simple ».
Les deux sélections s’étaient déjà rencontrées lors d’un tournoi olympique, en 1984 à Los Angeles, et les Tricolores avaient pris le dessus en quarts de finale (2-0), quelques jours avant de remporter leur première médaille d’or. Il y a 100 ans, à Paris, l’Egypte avait déjà atteint les demi-finales face à la Suède (0-5), une performance qu’elle avait renouvelée en 1964 à Tokyo contre la Hongrie (0-6). Mais elle est toujours en quête d’un premier podium dans un tournoi olympique masculin de football.
Une chose est sûre, même en cas de défaite des deux sélections africaines face à leurs adversaire européens, un match de classement entre le Maroc et l’Egypte, offrirait une médaille de bronze pour le foot africain.