Le flou persiste sur les négociations

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Alors que le FMI nie l’existence de nouvelles négociations avec la Tunisie, la présence d’une délégation tunisienne à Washington soulève des questions sur l’avenir des relations entre les deux parties.

Des signaux contradictoires émergent quant à l’état des négociations entre la Tunisie et le Fonds Monétaire International (FMI), selon les déclarations recueillies lors des assemblées annuelles 2024 de l’institution à Washington.

FMI : « Aucune nouvelle négociation en cours »

Dans une interview accordée à l’agence TAP, Jihed Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie Centrale du FMI, affirme clairement qu’il n’y a « aucune information sur la présence de nouvelles négociations avec le gouvernement tunisien au sujet de l’obtention de financements ». Il rappelle que le précédent programme, pour lequel la Tunisie avait obtenu un accord de principe de 1,9 milliard de dollars en octobre 2022, « n’a pas été appliqué ».

« Le dialogue n’a jamais été interrompu », selon les experts

Une lecture différente de la situation est présentée sur les ondes de Jawhara FM par Samir Trabelsi, professeur en gouvernance et comptabilité présent aux réunions de Washington. Selon ses déclarations, « le dialogue entre la Tunisie et ces institutions n’a jamais été interrompu et ne le sera pas ». Il souligne notamment que la présence d’une délégation tunisienne de haut niveau à Washington, comprenant le ministre de l’Économie et le gouverneur de la Banque centrale, témoigne d’une volonté de maintenir les ponts avec les institutions financières internationales.

Une économie sous tension

Ce contraste dans les déclarations intervient dans un contexte économique délicat pour la Tunisie. Le FMI prévoit une croissance limitée à 1,6% en 2024-2025, le taux le plus faible parmi les pays arabes, et un chômage persistant à 16,4%. L’institution souligne la nécessité de réformes structurelles urgentes pour stimuler l’investissement et l’emploi.

Entre fermeté présidentielle et diplomatie économique

Pour rappel, le président Kais Saied avait adopté une position ferme en juin 2023, rejetant ce qu’il considérait comme des « diktats » du FMI et appelant l’institution à revoir ses propositions. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si la présence de la délégation tunisienne aux assemblées annuelles 2024 du FMI marque le début d’une nouvelle approche dans les relations entre les deux parties, ou si elle reste simplement protocolaire.

En attendant une clarification officielle, ces assemblées, qui réunissent plus de 10 000 participants de 191 pays à Washington, constituent au minimum une plateforme de dialogue, même en l’absence de négociations formelles sur un nouveau programme de financement.

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